Page:Bloy - Exégèse des Lieux Communs, Mercure de France, 1902.djvu/135

Cette page a été validée par deux contributeurs.

est la conclusion nécessaire de presque toute parole bourgeoise. Je l’ai fait observer plus d’une fois. Les Lieux Communs entrent ainsi les uns dans les autres, comme les tubes d’un télescope ou comme les wagons d’un train rapide tamponné par un train de marchandises. C’est amusant pour le spectateur, mais fastidieux à la longue.

Le rabâchage est l’écueil à peu près inévitable d’un livre de ce genre. J’espère, cependant, que la force me sera donnée d’aller jusqu’au bout. N’ayant pas l’honneur d’être bourgeois, il ne me coûte rien d’avouer que j’ai besoin de tout le monde, à commencer précisément par le Bourgeois qui me fournit ma matière, et qui, appartenant tout de même à notre ondoyante espèce, récompense de quelque diversité l’observateur attentif.


LXIX

Les grandes douleurs sont muettes.


Ce qui veut dire que le silence de M. Ignibus, chapelier célèbre qui vient d’enterrer sa femme dans un cimetière de banlieue, après l’avoir empoisonnée avec de la raclure de sombrero, exprime une bien plus grande douleur que les Lamentations