clopes sans destination connue, dont les agrès, inexplicablement immobiles, semblent avoir pour tout emploi de déchiqueter la tempête.
Ce qui peut donner l’impression du rêve, c’est le calme automatique de ce tout-puissant labeur. Ici, les deux cent mille travailleurs de Nemrod, avec leurs éléphants et leurs chameaux innombrables, seraient inutiles. Quelques centaines d’ouvriers silencieux y suffisent. La mécanique, cette épouvantante grandeur des temps modernes, fait passer en eux la sereine fortitude des Encelades et des Briarées. Presque sans effort, sans apparente fatigue, ils poussent vers le ciel et fixent à jamais les terrifiantes pièces de fer qui semblent monter d’elles-mêmes vers eux, du fond de l’abîme, sans un grincement…
La tranquillité de cette besogne d’escaladeur d’empyrée finit par angoisser le témoin, comme l’obsession d’un prestige de l’Esprit déchu.
Et voilà, justement, le gouffre éternel qui sépare la Tour Eiffel de cette vieille Cathédrale délaissée qu’on aperçoit dans le lointain pâle, pacifique, mais non pas muette, et que des artistes au cœur ineffable mirent plus de cent ans à bâtir en chantant d’amoureux cantiques.
La hauteur actuelle de la Tour est de deux cent trente mètres environ, c’est-à-dire qu’il reste encore le chiffre énorme de soixante-dix