Versailles, du 6 mai au 24 juin 1871, au moment même des incendies de la Commune.
À cette époque, tout le monde était quelque peu déséquilibré, chacun pouvant avoir l’illusion triste ou joyeuse de la fin de tout. Les grandes catastrophes produisent ordinairement cet heureux effet de faire jaillir le tréfonds des âmes en les détraquant. Elles sont ignorées à l’état normal. Si leurs caves profondes sont habitées par des monstres, nul n’en sait rien, et le titulaire de l’immeuble n’en est guère mieux informé que les étrangers.
Mais à l’heure affolante du péril suprême, les dragons désengourdis se déroulent et montent au niveau des cœurs. Quelquefois aussi, des héros insoupçonnés apparaissent inopinément dans le tourbillon des paniques. Il est vrai que cette dernière surprise est un peu plus rare et Sarcey ne la donna pas.
Le cuistre pacifique se manifesta soudain comme un massacreur et nous dévoila, du coup, les sales dessous d’un homme vertueux acceptant très-bien qu’on fusille les archevêques et qu’on incendie les palais, après avoir déboulonné la Colonne, — mais bavant de fureur, si l’on s’égare jusqu’à menacer le Grand-Livre et jusqu’à fricasser les propriétés.
« Il faut que Paris cède et soit vaincu, écrivait-il, dût-on noyer cette insurrection dans le sang, dût-on l’ensevelir sous les ruines de la ville en feu. »