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dons de l’Impuissance, il devait raisonnablement prétendre à tous les succès.

Assuré d’une « envergure » à décourager les condors, il rêvait, en ces temps anciens, d’édifier un nombre indéterminé d’autels pour l’immolation des brebis sans pâturages qui bêlaient lyriquement sous l’ovoïde coupole de son crâne parfumé.

Mais bientôt, hélas ! il connut la mélancolie des lendemains obscurs et des surlendemains ténébreux. Il craignit de fricasser son adolescence aux fourneaux indéfiniment multipliés de ces holocaustes sempiternels. Alors il décida de casser tout, de crever le septième plafond des cieux en publiant des romans analytiques, et il devint le Psychologue !

Il paraît que le drôle tombait assez bien, juste au moment où le fleuve de la copie recommençait à charrier les glaçons d’un pédantisme universitaire que la naïveté romantique de certains poètes avait cru défunt.

L’heure étant venue, il n’eut qu’à toucher du bout du doigt les murailles de bêtise de la grande Publicité, pour qu’elles tombassent aussitôt devant lui et pour qu’il entrât comme un Antiochus, dans cette forteresse imprenable aux gens de génie, avec les cent vingt éléphants futiles chargés de son bagage littéraire.

Sa prépondérante situation d’écrivain est désormais incontestable. Il ne représente rien moins que la Littérature française.