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lère, je me croyais à peu près certain d’avaler, trois heures durant, quelque sous-pastiche des sublimes divertissements sacrés dont le Moyen-Âge attisait son cœur en édulcorant sa misère, et cela conçu dans l’odieux esprit des restitutions archaïques où s’enlise depuis si longtemps déjà la littérature française.

Comment prévoir que j’allais trouver, dans cette pauvre petite salle, une émotion telle qu’après trois jours de lapidation, d’écartèlement et de trépan, je n’ai pas encore cessé d’en être rempli ?

Mais je veux qu’on m’entende bien. Il ne s’agit pas ici d’une émotion d’art. Ce qui la fait naître, cette émotion, est beaucoup plus haut que les formules et c’est même, je le crois, essentiellement différent des spéculations de la poésie. Chose assurément mystérieuse et des moins faciles à expliquer.

Maurice Bouchor, auteur du Faust moderne et dédicataire privilégié des Blasphèmes de Jean Richepin, ne se distinguait pas de la multitude lyrique par une décourageante aristocratie de catholicisme.

Même dans la brochure imprimée de son Noël, l’introduction sous forme d’épître à un enfant, toute gracieuse et simple qu’elle est, donne faiblement l’idée d’un fils de l’Église émancipé des blagues poussiéreuses de l’éducation libé-