Son indigence le condamnait au Sublime, — à perpétuité. Et il ne pouvait s’en évader que par les cloaques de la niaiserie. Quand il ratait le sublime, et il le rata souvent, la médiocrité même lui devenait aussitôt un Himalaya. Il tombait, comme la foudre, juste au niveau de l’exécrable. La misère indicible de ses Contes en est la meilleure de toutes les preuves.
« La force en lui, écrivait d’Aurevilly, — une force intellectuelle par moments immense, — tout à coup se fond en faiblesse. » Et quelle faiblesse !
« Son style eunuque et flétri par le commerce exclusif de frigides pédants et de soutaniers tondeurs, disais-je à mon tour, en 1889, aurait pu devenir tout à fait artiste, s’il avait su trouver assez d’énergie dans sa raison pour s’enquérir d’un autre milieu. Il n’osa jamais, et sa punition fut d’être l’auteur des Contes extraordinaires[1], où la plus emphatique anémie déshonore d’obscures adaptations de sa philosophie religieuse aux réalités dramatiques de la vie. Voilà pour l’amoureux d’art, hélas !
« Quant à l’altéré de Justice, au millénaire, il n’avait pas à subir un si grand déchet, mais l’indigence de sa forme rendit blafarde, quelquefois, jusqu’à l’expression de sa charité, tant l’écriture humaine est un mystère[2] ! »