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Ô Dieu, souvenez-vous que votre main a allumé les étoiles : donnez comme vous êtes, splendidement, immensément. Accablez mes désirs sous l’énormité de vos dons. Faites-moi dire : Dieu est grand, et je ne le savais pas. Dieu est Dieu et moi je dormais…

Ne me demandez rien, donnez-moi tout. Faites suivant nos deux natures. Versez à pleines mains. Vous êtes l’être, moi le néant. Dieu qui êtes, donnez comme vous êtes, sans réserve afin que je vous reconnaisse. Je suis celui qui ne suis pas. J’ai besoin de tout. Dieu qui êtes tout, donnez tout à celui qui n’est rien et qui a besoin de tout et qui se tient sous la table comme la Chananéenne. Vous n’avez pas été avare quand vous avez jeté les étoiles dans le ciel…

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Magnificences, magnificences,… ne soyez pas en fête sans nous !…

Père, le désir est venu des collines éternelles, et ma poitrine a éclaté.

Délivrez l’Alleluia qui veut monter vers vous, car mon cœur éclate et il ne se contient plus.

… Ô Dieu qui tenez dans vos mains l’haleine de la création, recevez enfin comme un encens nouveau le cri suprême dont je vis et dont je meurs.

… Les écluses sont ouvertes ! les cataractes sont vaincues. Ruisselez, torrents de joie, sur les désirs qui brisent les cœurs ! Ruisselez, torrents de gloire ! Alleluia

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Guérissez-moi, exaucez-moi ; je suis la créature la plus misérable qui soit sortie de vos mains et je n’ai rien autre chose à dire… Pitié pour le pauvre enfant malade qui n’en peut plus…