en vivre, et, quand les puissants du Cœur ou de la Parole sont définitivement tombés, ils se partagent leurs dépouilles en chantant victoire.
Comment ne supplanteraient-ils pas ces infortunés serviteurs de la Justice et de la Beauté, honorés seulement d’une imperceptible élite et que Dieu semble avoir mis au monde pour être pilés dans tous les mortiers ?
Les Porchers en littérature sont les habiles et les épouseurs de leur ventre, dont le cœur est une pierre d’évier et le cerveau un trottoir pour toutes les idées publiques. Ils ont l’exécration des larmes et l’alvine gaieté de l’indifférence. Ils méprisent le Rêve et n’ont aucune soif de la Justice, ni de la Foi ni de l’Espérance, ni du grand Amour. Ce n’est pas eux qui frémiront devant un martyr ou qui prôneront jamais la splendeur d’un holocauste !
Aussi les multitudes leur appartiennent et les suivent, et lorsque, par miracle ou surprise, un véritable grand homme a pu capter un instant l’attention du monde, ils ont bientôt fait de le déloger de ce triomphe invariablement précaire et de s’installer à sa place, pour y avilir jusqu’aux déjections de sa pensée !
III
Une jolie blague, d’autre part, les jugements de la postérité !