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agité d’absolu avait, en se détirant au fond de son propre abîme, blasphémé les transports de l’Inspiration au profit de la Volonté qu’il prétendait uniquement adorer, s’adjurant lui-même d’écrire « des vers émus, très-froidement, » et de ne pas s’en aller rêver aux bords des lacs.

Puis, raffinant sa haine de toute voie battue et de tout confort intellectuel, il déclara ne vouloir plus que « la Nuance, pas la Couleur, rien que la nuance… Et tout le reste, ajoutait-il, est littérature. » C’était préluder à la table rase de ce catholicisme intransigeant comme un donjon qui devait être son destin, et la voix qu’il entendait alors était le dictamen de l’Infini résidant au plus caché de son âme, en attendant de s’exhaler dans d’incomparables vers.

C’est, assurément, une fameuse originalité d’être un poète catholique, mais c’en est une plus grande encore d’être ce poète quand on a écrit les Fêtes Galantes. Imaginez Watteau jeté en bas du chevalet de Cythère par l’ouragan d’une conversion et se mettant à peindre, de son pinceau prostitué, les sujets de Fiesole ou du vieux Memling, en pleurant d’amour.

Huysmans, le seul qui, dans l’immonde silence de la critique, ait osé glorifier Verlaine, affirme, dans À Rebours, que tout l’accent du poète est contenu en ces seuls vers des Fêtes Galantes, qu’il qualifie d’adorables :