Les néo-décadents de la fin du dix-neuvième siècle paraissent ne se douter absolument de rien.
Ils adorent le crottin des autres et le Dieu inconnu d’eux-mêmes dont ils sont les prédicateurs est un simulacre de papier fangeux dont tous les siècles déliquescents se sont épongés.
Il serait, sans doute excessif d’incriminer l’inconscient Flaubert en l’accusant d’avoir, plus qu’un autre, substitué le signe de la pensée à la pensée même. Ce pénible charpentier de phrases avait reçu vraisemblablement tout ce qu’il a donné. L’évolution vers le néant est, à coup sûr, beaucoup plus ancienne et se perd dans la nuit romantique.
Il y aurait peut-être même quelque injustice à reprocher acrimonieusement au balivernal Gautier d’avoir levé ce lapin exterminateur.
Mais il est incontestable que l’animal, vraiment apocalyptique, fut, avec les plus tendres soins, cultivé par Flaubert dans la garenne littéraire qu’il possédait indivisément avec les Goncourt, — ces pontifes siamois de la négation esthétique.
Les incisives du monstre sont devenues bientôt formidables et c’est avec justice qu’il se recommande surtout de Flaubert qui parut être le plus attentif de ses trois nourriciers fameux.