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Je doute que le dernier livre du dernier des Goncourt ait un immense succès. La lecture n’en est pas amusante. Ah ! non. Il faut avaler deux cents pages au moins de niaiseries prétentieuses, sans mouvement ni style d’aucune sorte, avant d’arriver au commencement d’une pénombre d’action.

Voici la chose. Une petite fille a un grand-père qui est maréchal de France, qui l’aime bien et qui fait des rébus. Cette petite fille extraordinaire tête, crie, adore les poupées, a une passionnette pour un joli monsieur qui vient à la maison, se coiffe en nid de merle et fait sa première communion.

Ici, une dizaine de pages sous le titre : Règlement de vie, ou résolutions de la première communiante, littéralement copiées dans le vieux cahier d’une petite fille devenue assez grande pour admirer M. de Goncourt et lui donner sa confiance.

Le titulaire du bouquin fait remarquer avec profondeur que le bon sens de cette charmante enfant « rejetait le mystère de la présence réelle » et que ce même bon sens la faisait rêver de l’union avec « un homme », dans sa toilette de communiante. À ce trait, on reconnaît dans la petite patricienne une très-proche parenté avec la petite Nana, communiante de l’Assommoir.

À partir de ce moment, Chérie se met à « faire joujou » avec le sentiment et ça ne la lâche plus. Il est vrai que toute sa conception de l’amour, à l’âge de seize ans, est « un tendre et plaisant