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rique du Sud, répond à la division en trois parties de l’Atlantis, telle qu’elle est décrite par Marcellus »[1].

Dans une autre communication faite au Congrès international des Américanistes, tenu à Madrid, M. de Botella non seulement concluait à l’existence réelle du continent disparu, c’est à dire de l’Atlantis, mais il déterminait sa situation exacte, et en figurait les contours sous l’aspect d’un gigantesque fer à cheval.

Je ne suis pas fort en géographie et je le regrette souvent bien amèrement ; mais il n’est pas impossible que, pour la recherche d’une question du genre de celle-ci, ce ne soit presque un avantage. De cette manière, on se débarrasse plus facilement d’une foule de questions secondaires, qui trop souvent ne font qu’obscurcir les recherches, et l’on peut se tenir exclusivement au cœur de la question. Ici, il s’agit évidemment de savoir avant tout sur quelles autorités repose la croyance à ce pays merveilleux qui, à l’époque où il fut cité pour la première fois, avait disparu depuis plusieurs milliers d’années. Contentons-nous donc de chercher quelle est la valeur de la tradition sur cette fameuse Atlantide.

L’auteur chez lequel elle est citée pour la première fois est le philosophe grec Platon. Il en est question dans deux de ses discours, le Timée et le Critias. Critias veut donner à Socrate une preuve que la république idéale que celui-ci vient d’esquisser a existé réellement. À ce propos il expose en quelques mots « une histoire très étrange et pourtant très véritable que racontait jadis Solon, le plus sage des sept sages… » Celui-ci l’avait apprise de la bouche d’un prêtre de Saïs, dans le Delta du Nil. Voici en quelques mots ce que Critias en avait retenu.

Les livres égyptiens, disait ce prêtre de Saïs, nous apprennent quelle puissante armée Athènes a détruite, armée qui,

  1. Bulletin de la Société royale belge de géographie, 1884, p. 307.