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QUELQUES MOTS SUR L’ATLANTIDE



C’est un fait réellement étonnant que la ténacité avec laquelle des personnes instruites et sérieuses continuent, de nos jours encore, à prendre le pays d’Atlantide pour autre chose qu’une de ces créations sorties tout entières de l’imagination d’un auteur, et s’appuient sur une simple légende pour soutenir que l’existence de l’Amérique était connue des anciens, notamment des Égyptiens et des Grecs. Ces peuples, ose-t-on affirmer, ont fondé dans le Nouveau-Monde des établissements à une époque très reculée de leur histoire ; ils connaissaient l’Atlantide, et, de même qu’ils furent les premiers à civiliser le monde, ils furent aussi les premiers à coloniser l’Amérique, où ils arrivèrent après avoir parcouru l’Europe et fait étape sur le littoral des Gaules.

Dans un mémoire présenté au Congrès des Américanistes réuni à Copenhague, M. Blackett, de Londres, soutenait que le Nouveau-Monde est incontestablement l’Atlantis des anciens. D’après lui, « ce vieux continent, si l’on tient compte des érosions de la mer et des affaissements sous-marins, occupait à peu près exactement, à la surface de la terre, la place que tient l’Amérique de nos jours. La division du nouveau continent en Amérique du Nord, Amérique centrale et Amé-