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jour les entralnements de la passion ? Voilà l’êcueil et il D’y a qu’un moyen de t’éviter, c’est délever peu à peu, par une éducation plus complète et plus répandue, la condition des classes que notre Constitution a introduites dans la vie politique. Elles y apportent un élément précieux, l’indépendance il ne leur reste à acquérir que la pleine conscience des actes auxquels désormais elles concourent et où évidemment ellesdominent. industrie, à ce point de vue, peut devenir une grande école, où se formeront des convictions raisonnées. Les agglomérations d’ouvriers créent à leur suite et par la force des choses des courants d’idée et de sentiments qui sont comme un contraste avec les habitudes de condescendance que l’isolement entretient dans les campagnes. Au moyen de quelques influences autorisées on peut contenir les oppositions rurales on peut entraincr les indifférents, abuser les crédules, intimider les faibles. Dans les villes, vis-à-vis de groupes nombreux, ivres de leur puissance, jaloux de leurs droits, ces moyens d’action sont sans {.uicacité. 11 ne s’agit plus de maltriser les hommes il faut les rallier à soi, il faut les convaincre, faut surtout ies éclairer. Le problème est donc ramené à ses termes les plus simples un degré croissant d’instruction, une culture plus générale des intelligences, une vue ouverte sur les matières dont on rend les populationsarbitres et qui se personnifient dans des choix librement exprimés. Ce n’est pas une œuvre facile, mais il y a en toute chose des grâces d’état, quand la récessité s’en mêle. Dans aucune classe cet avancement ne sera plus rapide que dans celles qui sont vouées à l’industrie urbaine. Elles ont à leur portée plus d’écoles et des écoles mieux conduites, plus variées, le spectacle d’une civilisation raffinée dont l’ceit s’empare et dont l’esprit reste frappé ; elles sont en contact avec les supériorités de l’art et du goût, elles ont le choix des lectures qui peuvent former leur jugement. Voilà les armes nouvelles que les circonstances ont fournies aux groupes populeux et qui peu à peu s’étendront aux plus petits groupes ; l’essentiel est qu’ils en usent pour le bien et non pour le mal. Dans tous les cas il est un point hors de question, c’est que désormais on ne peut rien fonder sur l’ignorance. S’il se mèle quelque trouble dans les premières lumières que l’éducation répand et un peu de vertige dans les impressions que les masses en reçoivent, le seul remède est de verser ces lumières plus largement, dans nue direction plus vraie et plus sure, en ajoutant à leur effet, an sommet de la communauté,l’exercice de quelques vertus et le bénénce des bons exemples. {foy.aussUtMhimM, Ouvrières, Vapeur, etc.) LOU !S &EYBACD.

CottPtRBZ CerpoMtioM, Expositions, Machines, Ouvriers, Patentes, Salaires, Vapeur, Ville et C<mp*tM. ÏNFAÏLUBïUTt PAPALE. L’infaillibilité des papes, combattue pendant des siècles par l’Eglise gallicane, est devenue un dogme de l’Église universelic. Si c’était une croyance purement religieuse, telle que l’Immaculée Conception, notre Dictionnaire n’aurait pas à en parler. Mais si les gallicans ont repoussé avec tant d’énergie une doctrine qu’ils qualifiaient d’ultramontaine, c’est qu’elle a des liens intimes avec la souveraineté civile et avec la liberté pojitique. Portalis, catholique sincère, nie l’infaillibilité il déclare que cette doctrine est tout ensemble absurde et contraire à la tranquillité et à la conservation des États. » Elle conduit logiquement à la toutepuissance des souverains pontifes. L’avocat généra) Talon disait, en 1765, qu’il ne se trouvait ancun auteur ultramontain qui, après avoir établi le faux dogme de l’infaillibilité, n’en tiràt cette périlleuse conséquence que le pape pouvait, en certains cas, prendre connaissance de ce qui concernait le gouvernement des États et la conduite des souverains. « Qui ne voit en effet, continue Talon, que si l’on pouvait persuader aux hommes que le chef d’une société ecclésiastique qui s’étend sur toute la terre, ne peut pas se tromper, il serait bientôt le souverain de l’univers ? Portalis ajoute C’est ce qui faisait dire au rapporteur de l’assemblée du clergé de 1682, qu’avec l’opiuion de l’infaillibilité et de la supériorité des papes sur les conciles, on ne pouvait être ni Français ni même chrétien. Nous disons qu’avec cette doctrine, non-seulement on ne peut être Français, mais qu’on ne pourrait être citoyen dans aucune partie du monde’ m

Les gallicans sont unanimes à répudier la doctrine ultramontaine de l’infaillibilité papale. Bossuet est d’accord sur ce point avec la magistrature. Il est vrai que le gallicanisme a perdu tout crédit dans l’Église officielle. Ce n’est pas une .raison pour que la France l’abandonne. C’est notre tradition nationale, et elle témoigne de l’influence que la nation française a exercée sur le monde dans le domaine religieux aussibien que dans le domaine politique : avant 1789, le gallicanisme régnait partout, jusque dans les principautés ecclésiastiques d’Allemagne.

On lui reproche d’être inconséquent. Ehl qu’importe ? La vie ne se règle pas par les principes de la logique ; c’est une suite de transactions entre des principes contraires. Le gallicanisme est une de ces transactions. Il cherche à concilier les droits et les intérêts de l’Église avec les droits et les intérêts de l’État. Le répudier, c’est dire que la conciliation est impossible. Que l’on y prenne garde Si l’on pousse à bout le conflit de l’Église et de l’Etat. il n’est pas dit que l’Église l’emportera ; l’Etat est l’organe des nations, et les nations qui viennent de conquérir leur souveraineté, n’ont pas envie de l’abdiquer. A ceux qui célèbrent la doctrine ultramontaine comme un idéal, nous recommandons ces sages paroles de Bossuet, le dernier Père de l’Église Prenez garde que votre idéal de perfection ne soit le comble de ). Portalis, Dueourt et rapport <ur le ecnter<to<( t.t,p.IH-152.