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la production n’existe pas. C’est pourquoi l’olsiveté était absolument proscrite au Pérou, même chez les enfants parvenus à uu certain âge, chez les vieillards, qui avaient pour fonction de ramasser de la paille et des morceaux de bois, et chez les aveugles, qui devaient égrener le maïs ou nettoyer le coton. Enfin il était nécessaire que la consommation du peuple fût bornée aux choses de première nécessité, et c’est à quoi u était pourvu par une loi qui bannissait les supernuités de la table, et que faisaient exécuter des inspecteurs chargés de visiter les maisons pendant les repas. Ils donnaient des éloges ou distribuaient des coups de fouet suivant qu’il trouvaient l’ordre, la propreté et la simpiicité observés ou négligés. Une autre loi somptuahe proscrivait le luxe et les ornements sur les habits des particuliers. L’or et les pierreries étaient réservés pour les temples, les palais et les Incas. Ceux-ci les prodiguaient à leurs favorites, aux Curacas, aux grands de l’empire, aux gouverneurs des provinces, aux caciques ou chefs des tribus indiennes conquises, enfin aux fils des caciques, et aux héritiers des principales familles, qui venaient de toutes les parties du pays faire leur éducation à la cour.

Les écoles étaient nombreuses, et celles de Cuzco étaient visitées souvent par le roi. On y enseignait la langue générale du Pérou elle était recommandée surtout aux Indiens des tribus soumises, et l’on accordait de grands privilèges à ceux qui la possédaient. On formait aussi des ingénieurs po~r le partage des terres, et des comptables chargés de recenser la population et de tenir état des produits enfermés dans les magasins publics. On y enseignait encore une sorte de philosophie ou plutôt de morale, composée de préceptes et de sentences.

Les lois, décrets, édits et ordonnances de l’Inca se publiaient à haute voix dans tout l’empire, et l’on renouvelait de temps en temps cette publication, afin que tout Péruvien sût bien réellement la loL

Les ouvriers avaient leurs jurés par corps d’état, relevant pour la plupart les uns des autres. Chacun devait se tenir tonte sa vie à son métier, hors du labourage et de la milice, qui étaient communs à tous.

L’impôt se payait en travail. Les grands et les fonctionnaires gentilshommes en étaient exempts, de même que les femmes, et les hommes durant le service militaire. On n’y était Soumis que de vingt-cinq à cinquante ans. Il consistait en travaux d’utilité publique pour la plupart, ou bien en service fait chez l’Inca ou le Curaca. La loi défendait expressément qu’aucun citoyen payât de son bien, et elle voulait en outre que ie contribuable qui travaillait à sa tâche fût nourri, habi’ié, pourvu des outils et instruments nécessaires et traité en cas de maladie, ie tout aux frais de l’État. Jamais la tâche exigée ne dépassait les forces ni la capacité de l’individu. Il pouvait faire une année de pins qu’il ne lui était prescrit, l’excédant lui était imputé à décharge d’autant sur sa contribntion de l’année suivante. Sa femme et ses enfants pouvaient l’aider, et, dans ce cas, ils recevaient le même traitement que lni. L’impôt alors était bien vite acquitté aussi appe]ait-on riche le citoyen qui avait beaucoup d’enfants.

Un tel système de gouvernement exigeait une organisation hiérarchique des plus étroites, à l’aide de laquelle pût s’étendre partout le bras du souverain. C’est pourquoi la population tout entière était partagée en décuries, qui relevaient les unes des autres sous le commandement de chefs de différents grades. C’était une milice organisée également pour les besoins de la guerre et pour ceux de la paix. Chaque décurion surveillait les hommes confiés à sa garde, s’informait de leurs besoins et répondait de leurs actes répréhensib)es, s’il ne les dénonçait pas aussitôt qu’ils lui étaient connus. Il devait aussi être attentif à leurs besoins, car le roi entendait qu’aucun de ses sujets. ne fût malheureux. La justice était gratuite et trés-expéditive ; mais auparavant les ouiciers chargés de la paix dans la cité mettaient tous leurs soins à prévenir les différends et à entretenir la concorde. Les lois veillaient en outre à ce qu’elle ne fût point troubJée. Il y avait des repas communs trois fois par mois, accompagnés de jeux et d’exercices militaires. Tous les citoyens se devaient l’assistance mutuelle et gratuite dans leurs travaux. On eût dit que les institutions n’avaient qu’un objet, prévenir et empêcher le mal. Enfin lorsqu’un délit ou nn crime était commis, le décurion procédait, qu’il y eût ou non plainte de la partie Jésée. Chaque ville avait un juge, et ces juges relevaient les uns des autres. Les peines étaient la mort, le fouet et le bannissement. Tels sont les principaux traits du gouvernement des Incas. Nous renvoyons pour plus de détails à Garcitasso de la Véga, dit J’Jnca, un de leurs descendants qui a écrit leur histoire au seizième siècle ; aux missionnaires Bias Valera et Jérôme Roman ; aux historiens Pédro de la Ciéca et Augustin Corate. Ces auteurs font connaitre entièrement ce régime, à la fois attrayant et repoussant, odieux par tant de cotés, snblime en quelques parties, où les Incas, dispensateurs de la vie à leurs sujets, distribuent aux uns J’or et les pierreries, aux autres, les fruits des arbres et le maïs, et se font donner le titre de Capac-Titu, c’est-à-dire, Capac roi puissant en richesses, et Titn-JibéraJ et magnanime. Car le doux et apathique génie de J’Indien s’accommodait de cet ordre et de ce bienêtre, et ne songeait pas à regretter la liberté. G. CHAMPSEjX.

ÏNCOME-TAX. Foy. Grande-Bretagne et Revenu (Impôt sur le).

INCOMPATIBILITÉ. !~y. Fonctionnaire. INDELTA. On entend en Suède par <M~cM< ! des troupes réparties, cantonnées sur le soJ et obligées au service militaire elles existent concurremment avec les troupes enrôJées