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magistrat civil, et leurs positions différentes doivent faire remonter à d’autres principes, et conduire à des résultats différents. Acceptons donc l’inamovibiiité des magistrats ; sanctionnée par l’esprit pnNic, elle est en harmonie avec la nature de leurs fonctions ; sous tous les gouvernements, elle est une sauvegarde précieuse pour la justice, pour la liberté et la propriété des citoyens.

L’inamovibilité a été consacrée égaiemcnt en faveur de la plupart des ministres du cuite. Elle n’existe point en faveur des vicaires ou desservants du culte catholique

l’ar suite de l’organisation de l’armée en France, l’emploi est distinct du grade ; aucun omcicr ne peut être privé de son grade que dans les cas et suivant les formes déterminés par les lois ; quant à l’emploi, il peut être enlevé a l’ofticier. qui, suivant les cas, peut passer de l’activité en disponibilité, non-activité, réforme ou retraite.

Les fonctionnaires de l’instruction publique, surtout lorsque leurs emplois étaient conférés à la suite de concours, jouissaient de garanties exceptionnelles, se rapprochant de l’inamoviMiité. Ces garanties qui existent encore dans plusieurs universités, ne subsistaient plus en France. Les professeurs y ont cependant des droits rée)s, aussi n’étions-nous pas étonné, au moment où nous écrivions ces lignes, de trouver dans le ;V<MM<eM’ un décret, à la date du 11 juillet 1863, qui leur en restituait une partie. Ce décret a été confirmé en 1872 et 1873 par des décisions ministérielles. MRAUD-GiRAUa.

INCAS. Le gouvernement des Incas présente une application très-curieuse de la communauté dans l’État. C’est le régime patriarcal où Je monarque seul dirige les affaires et ne laisse an peuple que le soin monotone de suivre la conduite qui lui est tracée. On y trouve le despotisme sans contre-poids, mais tout paternel, la propriété particulière et un vaste communisme, l’instruction qui développe l’esprit et mène à l’indépendance, et un assujettissement absolu aux lois et aux institutions données par le chef de l’État, un grand amour de la justice à côté de nombreux priviléges, et le sentiment de l’égalité an milieu d’une hiérarchie savamment organisée.

Inca, dans la langue péruvienne, veut dire empereur, maltre suprême. Ce nom fut étendu successivement à tons les membres de la famille royale jusqu’au dernier degré. Le commencement de l’empire des Incas est entouré de fables, comme le sont les commencements de toutes les civilisations. Les peuplades qui occupaient le Pérou étaient grossières, féroces et adonnées à toutes sortes de vices. Un jour apparurent parmi elles un homme et une femme 1. Nous Comprenons bien qno )e chapelain, le vicaire soit nn auxiliaire amovible ; mais que le desservant ne Jouisse pas de l’inamovibilité réservée au curé (qui ne se distingue, dans la pratique, en rien <tu desservant), nous.n’en. saurions saisir les raisons. M.B.

~U.

qui se disaient fils et SU&du soleil, et envoyés par leur père dans ce coin du monde pour y fonder un empire heureux et florissant. C’était Manco-Capac et sa femme Mamma-OEita. Ils donnèrent au Pérou cette organisation sociale sous laquelle il prospéra jusqu’à la conquête espagnole, et furent les chefs de la dynastie des Incas, la plus directe de toutes les dynasties, puisqu’elle se perpétuait non-seulement de père en fils, mais de mère en fille, l’Inca souverain épousant toujours sa sœur a !né& ou quelque pa.’ente des plus proches, cousine ; nièce, tante. i) avait de plus autant de femmes qu’il lui plaisait mais les enfants de la fetnme légitime pouvaient seuls régner.

Le même mariage était prescrit au peuple, mais sous la loi de monogamie.

Le trône était héréditaire du père au fils aine mais, l’héritier direct étant mort, il allait du frère au frère en suivant l’ordre de naissance. À la mort du dernier la succession remontait au fils de l’alné.

La même loi était suivie dans toutes les autres classes, excepté parmi les Curacas ou seigneurs ayant des vassaux. Chez les uns, l’ain6 succédait au père chez les autres, les vassaux donnaient par voie d’élection l’héritage à celui des enfants du Curaca qui avait gagné leurs sympathies par ses mœurs et son caractère. Les terres étaient divisées en trois parts, l’une attribuée au soleil et formant le budget. du culte, l’autre réservée à l’Inca pour ses ; besoins et ceux de sa nombreuse famille, ia< troisième distribuée au peuple avec une grande ! équité, mais avec charge de faire des présents au monarque. !i y avait en outre des terres ; communes. En réalité, l’Inca était le seul propriétaire de tout l’empire, les terres données aux sujets, aussi bien que les siennes propres. et celles du soleil, ne devant servir qu’à procurer à chacun son entretien, et le superua devant retourner au roi, qui, à son tour, le déversait sur les individus suivant leurs besoins. Ajoutons que beaucoup de productions naturelles étaient directement communes, telles ~ue le sel, le poisson, les fruits des arbres dans les communaux, et le chanvre et le coton. Chaeum pouvait en prendre, mais seulement autant qu’il lui en fallait pour son usage persOBnel. Quant aux parties de l’empire qui n’em produisaient pas, on leur en fournissait par échange avec leurs produits, et cet échange était ptescrit par la loi.

Lorsqu’une nocreUe famille se formait pot un mariage, les parents foBMissaient les meubles, et les communautés donnaient la maison. L’Etat se chargeait des malades, des vieillards, des infirmes, des étra.ageM, et puisait pour eux dans les magasins du roi ou magasins publics ouverts sur tout le territoire.

Il fallait des terres et des terres fMtUea :pcmr entretenir une population qui ne demandait qu’à s’accroître sous de telles influences. Les Ineas passent pour avoir- excelle dans l’art de conquérir et de colonise ! A la possession des terres il fallait joindre le travail, SNS lequel