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Ingolstadt (Bavière), et dont Enigge fut l’un des chefs.

Le but de la société, qui compta un moment jusqu’à 2,000 membres, fut de tendre vers la perfection morale et politique c’est pourquoi son fondateur l’avait appelée d’abord l’Ordre des pcy/ech’M~M. Mais Weishaupt choisit une mauvaise voie pour atteindre son but il organisa la société sur le modèle de la Compagnie de Jésus, dont il était pourtant l’adversaire ardent, aun, disait il, a d’opposer au mal les armes d"nt il se sert pour nuire. » On établit donc un système de surveillance mutuelle, de confessions, et d’autres moyens semblables qui, avec les tendances républicaines et le secret dont s’entourait la société, provoquèrent la dissolution prononcée par l’électeur de Bavière, le 22 juin 1784.

Nous ne savons si le progrès moral peut être réalisé sans la liberté mais ce qui est évident, c’est que la liberté est la condition fondamentale de sa durée. M. B.

ILOTES. On sait que les Ilotes étaient les populations primitives de la Laconie, qu’on avait réduites à un état de servage très-voisin de celui qui a régné au moyen âge. Seulement, les Ilotes n’appartenaient pas à des particuliers, mais à l’Etat.

Les mœurs barbares des Spartiates rendaient leur domination très-dure, il est donc naturel que les populations opprimées aient cherché plus d’une fois à recouvrer leur liberté. Ces tentatives n’ayant pas réussi, Sparte les traita avec une cruauté devenue proverbiale. Que dans une te~e situation les Ilotes aient perdu le sentiment de leur dignité, cela est possible ; mais tant que nous n’aurons d’autre preuve que le dire de leurs oppresseurs, nous devons réserver notre opinion.

Quoi qu’il en soit, l’esclavage n’est ni moins odieux, ni moins nuisible, si les esclaves appartiennent à l’Etat que s’ils appartiennent à des particuliers. M. B.

COMPAREZ Ëmanefpatton, Paria.

IMMIGRATION. Foy. Émigration.

IMPOSITIONS. Ce mot s’applique de préférence aux impôts purement communaux, répartis dans la forme des contributions directes. IMPOTS. Une nation a besoin, pour préserver son indépendance et ses intérêts des agressions auxquelles ils peuvent être exposés, pour maintenir dans son sein l’ordre et la paix, pour garantir contre toute injuste atteinte la personne et les droits de tous ses membres, et pour d’autres nécessités encore de la vie sociale, d’nn ensemble de MrptCM auxquels factivité libre des individus ne saurait pourvoir, et dont il faut inévitablement confler la gestion à un ~OM~rMeMeM~, investi de l’autorité, des forces et des ressources que co :nporte, l’accomplissement convenable de sa misSi&u L’impôt, dans soii caract’nj le plusg’L’néral et le plus rationnel, est le prélèvement de la partie des ressources individuelles nécessaires pour couvrir la dépense des services publics dout il s’agit.

Il est bien entendu que l’impôt n’est justifiable qu’en raison do son emploi plus il èst purgé de tout caractère de tribut ou d’exaction, plus il est légitime et plus chacun peut facilement se convaincre que tes services qu’il alimente sont indispensables au pays et ne pourraient être obtenus à de meilleures conditions, plus il sera acquitté avec empressement. Sous le point de vue de l’intérêt général, on ne pourrait traiter utilement et compiétement d’un système d’impôts existant qu’en étendant l’examen ou les recherches à toutes les questions suivantes

° Ce système est-il légitime, c’est-à-dire est-il librement discuté et consenti par de véritables mandataires des contribuables ?

2° Est-il réellement justiflable dans toutes ses parties, c’est-à-dire les services qu’il a)imente sont-ils tous indispensables ou nécessaires à la nation ?

° Enfin, la charge de l’impôt, réduite autant qu’elle peut l’être sans préjudice public, estelle équitablement assise et répartie ; sa proportionnalité aux forces contributives de chacun est-elle observée le mieux possible ? Les différents modes de perception adoptés sontils, parmi tous les modes praticables, ceux qui imposent le moins de gêne et de difficultés aux contribuables, et ceux qui entralnent le moins de frais ?

Tel est, en matière d’impôts, le véritable champ de l’investigation scientifique ; hors de là, on peut faire de l’érudition, de l’habileté fiscale, ou même de la fantaisie, mais non de la science.

On voit que les questions relatives à la légitimité et à la destination de l’impôt, touchent presque à tous les points de poétique or, ces points se trouvent ’r~it~ dans tes autres parties de ce Dictior je, qui comprend en outre des articles ~aux consacrés à chaque impôt en parti : L’i ; nous devrons donc borner ici notre étude aux questions le plus générales se rattachant à J’Hcp’jt, considéré indépendamment de sa destination, et sans entrer dans le détail de ses diverses applications. Adam Smith formuié, an sujet de l’impôt, et avec sa sagacité habituelle, un petit nombre de règles o’~maximes généralement admises aujourd’hui comme classiques, bien que les impôts existants s’en écartent considérablement. Premièrement, dit-il, tous les citoyens -d’un F.tat doivent contribuer à l’impôt dans la

  • propc,r~on la plus juste possible avec leurs fa.<’

cuites respectives ; c’est-à-dire, la plus exactement mesurée sur le revenu dont chacun 2’etjx jo uit sons la protection du gouvernement. l’es dépenses gouvernementales sont, fmx iiodivi dus d’une nation, ce que les frais d’admin’s’ ration d’un grand établissement sont aux i.ipt’~ta)res (ou actionnaires) de cet éta-