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<M2 MACHINES. MADAGASCAR,

mente l’aisance, elle a favorisé la multiplication de la population. Mais un nouveau problème se dresse. Ce D’est plus le pain matériel qui parait menacé, mais le pain moral, la vie d~/oMt’Ke le remplacement de la petite industrie par la grande, de la petite qui consiste dans le travail domestique, où le père est aidé de sa femme, où il dirige ses enfants et reste son maître et le leur, et de la ~’«M~e où un capitaliste s’entoure de centaines, de milliers d’ouvriers et constitue une ruche, une fourmilière. Nos ouvriers et nos ouvrières deviendront-ils volontairement semblables à ces insectes que la

nature a rendus stériles, et qui ne travaillent que pour autrui 1

Ce serait faire injure à la nature humaine. L’homme est essentiellement progressif, il a, de plus, des besoins d’affection qui sont quelquefois des mobiles d’une très-grande puissance. Par conséquent, il ne saurait s’établir dans la société une organisation défectueuse sans qu’il s’établisse une réaction qui fasse cesser les causes de nos souffrances.

Du reste, nous ne croyons pas que la grande industrie absorbera complétement la petite. 11 restera toujours une foule de services à rendre pour lesquels on préférera forcément l’artisan au fabricant, et la petite industrie conservera une position importante dans la société En résumé, il serait prématuré de vouloir déterminer dès aujourd’hui l’influence des machines leur ère ne vient que de commencer, nous n’en avons pas encore tiré tous les avantages qu’elles doivent produire ; si elles doivent, comme toutes choses -lans ce monde, avoir des inconvénients, nous trouverons probablement en elles-mêmes le moyen d’en atténuer les effets. MAURICE BLOCK.

COMPAREZ Progrès, Salaire, Sciences, Vapeur. MADAGASCAR. Grande Me située dans l’océan Indien, séparée de l’Afrique orientale, sur une largeur de 80 à 100 lieues, parle canal de Mozambique, où sont disséminées les quatre Mes du groupe des Comores (Angazija, Moély, Anjouan, Mayotte). Son axe, dirigé du nordnord-est au sud-sud-ouest, a une longueur

d’environ 300 lieues, tandis que sa largeur moyenne, mais fort inégale, n’est que d’environ 80 lieues. Du littoral, fort exposé aux fièvres paludéennes pendant une partie de l’année, le territoire s’élève par une succession de montagnes et de gradins jusqu’à un plateau central d’une parfaite salubrité, dont l’altitude ne parait pas moindre de 2,000 mètres, et que domine la ville de Tananarive capitale de la tribu des Hovas. Le rivage, infléchi et découpé en nombreuses dentelures, présente une multitude de baies, de rades et de ports la plus vaste de ces échancrures est celle dé Diégo1. Nous exposons dans notre ~att~~ue de la France (ac édition, Paris, Gni~aumin,~87<t) tes raisons qui moafi font croire qu’une faible partie seulement de la petite industrie est absorbée par la grande, et que cette faible partie est remplacée par les nouvelles petitea industries qui se forment, D’ailleurs, une partie des ouvriers de grande industrie travaillent à dojnicHe, an sein de leur famille.


Sonarez, au nord, près !e cap d’Ajnhre. Par sa situation, Madagascar domine les Meux routes de l’Inde, celle de la mer Rongent celle dn Cap, et communique aisément, ~râce aux vents alizés, avec les Mes de la Réunion et de Maurice, situées à 150 lieues à t’est, en plein océan Indien. De là une importance politique aujourd’hui bien appréciée, et qoi accroit la valeur économique que lui donnent ses richesses minérales, végétales et animales. Le riz et les bœufs sont les principaux articles de trafic.

La population de Madagascar, connue sous le nom générique de Malgache ou Madécasse, est évaluée à 3 ou 4 millions d’habitants, divisés en une multitude de tribus, parmi lesquelles deux seulement ont acquis un nom historique les Sakalaves, répandus sur toute la cOte occidentale les Hovas, établis sur le plateau cen.tral, dans le district d’Emyme les premiers, d’origine africaine les seconde, de race ma.laise. Ceux-ci, soit par leur génie propre, soit par des conditions topographiques qui ont excité leur activité, prirent, au commencement du dix-neuvième siècle, une prépondérance marquée sous le règne de Radama ler, favorisé dans ses projets par des Français et des Anglais qui s’étaient introduits auprès de lui. Gràce à leurs conseils et à leur secours, non-seulement il soumit à son pouvoir de nombreuses tribus jusqu’alors indépendantes, mais il initia son peuple à un commencement de civilisation écoles, fabriques, etc. Sons le règne de sa venve Ranavalo, qui lui sncécda en 1828, tout progrès moral et religieux fut à peu près suspendu ; mais les relations commerciales maintinrent des courants continus d’échanges d’idées, autant que de produits, qui parurent justifier la reconnaissance faite, en 1861, par la France et l’Angleterre, de Radama Il, fils de Ranavalo, comme roi, non-seulement des Hovas, mais de Madagascar, bien qu’un grand nombre de tribus échappât à son autorité.

L’ile de Madagascar, après avoir été visitée par les Portugais, les Anglais et les Hollandais, qui ne s’y arrêtèrent pas, fut abordée, avec des projets d’établissements définitifs~ parles Is Français, dans le cours du dix-septième siècle. Une compagnie, pour en exploiter les richesses, se fonda dès 1637, et reçut de Louis Xin, en 1642, un privilège de commerce, dont de nombreux comptoirs et forts devinrent les instruments l’tie reçut même le nom de France o ?’~M<a/e. Pendant deux siècles le drapeau français s’y est maintenu seul, avec des vicissitndes d’échecs et de revers, et s’il fallut évacuer nos postes, en 1831, l’établissement de Sainte-Marie resta aux mains de ia France, comme une déclaration permanente de nos droits et de nos intentions. C’étaient des droits de souveraineté, non en ce sens que la France se prétendit propriétaire de toute l’Ile vis-à-vis des peuplades indigènes, et mattresse de leur sort ; mais souveraine vis-à-vis de l’étrangM, qui ne pouvait, sans son autorisation, y faire des établissements. Quant à ses rapports avec