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que cause le Rhin. La partie du pays qui est Située sur la rive gauche de ce fleuve a conservé la législation civile française ; le Code Napoléon, notamment, y est encore en vigueur, et jusqu’en t848 le jury n’existait pas sur la rive droite. Peu à peu cependant tes législations des deux parties du territoire se rapprochent, et la législation commune à l’Allemagne aidant, l’unité ne tardera pas à être établie. Un conseil d’État est chargé des attributions habituelles des corps qui portent ce titre. L’organisation communale ressemble à celle de la France ; le gouvernement doit choisir le bourgmestre parmi les membres du conseil municipal, et la tutelle administrative n’est pas très-rigoureuse. Les conseillers municipaux sont élus pour neuf ans par la totalité des habitants de la commune jouissant de leurs

droits ; mais le renouvellement a lieu par tiers tous les trois ans.

La liberté de conscience est inscrite dans les lois. Les affaires ecclésiastiques protestantes sont administ ;s par le consistoire supérieur de Darms’ i. ; ayant sous ses ordres 3 superintendan par province, au-dessous desquels se trouvent 38 doyens (décans) nommés pour cinq ans parmi les 428 pasteurs. Le concordat de 1830 a réglé ce qui est relatif au culte catholique, dont t’évoque de Nayence dirige tes intérêts. Il y a 154 paroisses catbo)iques, et 17 curés portent le titre de

doyen (décan). Le culte Israélite compte 7 rabbins.

Il y a dans le grand-duché environ t,800 écoles primaires. L’instruction est obligatoire (6 à 14 ans) ; il y a 2 écoles normales primaires, 6 gymnases, plusieurs écoles spéciales et l’université de Giessen.

Dans la période financière !860- !862 (3 ans), les recettes et les dépenses ont atteint 9 millions de florins (2 fr. 10 c.) par an, chiffre qui n’a pas été sensiblement dépassé dans le budget de 1872 (si l’on ne tient pas compte des ~s~i~s Jes années précédentes, ni des reve~An~eëdés à t’Empire). Les revenus proviennent surtout des domaines et forêts, près de 3 millions des impôts directs, 3,800.000 des impôts indirects, 1 million t ;2 : le reste, de sources diverses. En 1821, au moment de la promulgation de la Constitution, les recettes s’élevaient à 5,996,5 10 uorins, et les dépenses à 5,995,735 florins ; tes impôts directs rapportaient alors 2,603,107 florins, et tes contributions indirectes (boissons, sel, timbre, droit de navigation), 1,299,903 florins.

En t872, les dépenses propres au grandduché s élèvent à plus de 9 millions ~2, en y comprenant le contingent mafricuiairc versé à la caisse de t Empire (uu peu plus de i million). Cette caisse jouit, en outre, dans le graud-ducué de certains revenus propres à l’Empire allemand. (Pby ce Mto<.) En rcvanche.itn’ya rien à payer pour l’armée, qui est entretenue aux frais de Empire. Les intérêts de la dette n’atteignent pas 700,000 florins. La dette s’élève en capital à environ 4 m :)tions de florins, lion compris les 9 millions de la dette des chemins de fer. Il y a, en outre, pour 4 millions de florins de papier-monnaie.

L’armée fait partie de l’armée allemande, xi" corps, 25* division elle est soumise aux mêmes lois. (t~by. Empire allemand.) L’agriculture de ce petit pays est très-avancée. Le sol, dont la super~cieest de 3,365.671 morgen (de 25 ares), se divise en t,65C,385 m. de terre arable, 446,525 m. de prés et pâturages, 38,C93m. de vignes, 1,059,628 m. de forêts ; on voit qu’une faible partie du sol seulement est rebelle à la culture.

On compte près de 40,000 chevaux, 295,000 bêtes à cornes, 197,000 bètes à laine, 128,000 porcs, 59,000 chèvres.

La valeur des terres cultivées est de 226 millions de florins, celle des produits 45 millions, le capital circulant est de 38 millions 1~2, la valeur des animaux près de 26 millions. L’industrie et le commerce sont importants. Le Rhin et les chemins de fer favorisent le grand-duché sous le rapport du commerce ; le Zollverein a été utile à l’industrie qui comptait, dès t849, 4,470 entreprises manufacturières et, en 1857, tl3 machines à vapeur. La Hesse est un pays prospère, et ses habitants sont comptés parmi les populations les plus libérales de l’Allemagne. M. B. HIÉRARCHIE. Ce mot veut dire, au sens étymologique, gouvernement sacré, gouvernement de FÈglise ; mais l’usage a singulièrement étendu la signification du mot. On entend aujourd’hui par hiérarchie une superposition, une subordination de personnes les unes aux autres, en vue d’un objet quelconque, qui est en général un service public. En général, mais pas toujours. Car la hiérarchie est le fait de tout le monde et se rencontre en toute chose la nature, la loi, les ateliers, les champs, les salons, ont leur hiérarchie. 11 a une hiérarchie naturelle entre les forts et les faibles, entre les gens d’esprit et les gens bornés c’est même par là qu’Aristote légitimait l’esclavage, trouvant entre certains hommes la même dilTérence qu’entre l’âme et le corps. 11 y a une hiérarchie sociale entre les pauvres et les riches, qui parait surtout dans l’oeuvre économique, dans les relations du travail et du capital. II y a une hiérarchie politique dans un pays, quand certains ont le droit électoral, quand d’antres ne l’ont pas ou l’ont moindre. U y a une hiérarchie légàle entre les divers membres d’un corps accomplissant un service pub !ic ; l’armée en est le type le plus exemplaire. Il y a une hiérarchie mondaine pour grouper les hommes selon ecrtauis rapports de qualité, de fortune, de rang, d’éducation, et pour classer plus ou moins haut ces dilîérents groupes. U y a une hiérarchie contractuelle dans le cas d’une association où les uns sont gérants, surveillants, et les autres actionnaires. On voit que la hiérarchie s’applique aux administrations et gestions privées, industrielles, agricoles, commerciales c’est la logique de.