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lui fut acquis et facilita beaucoup ses conquêtes. En Orient, diverses hérésies ont amené des résultats non moins considérabies ;c)ies ont eu parfois pour effet de conserver le christianisme qui menaçait de disparaitre ou même de le propager dans des contrées où il élait inconnu. Au cinquième siècle, l’école d’Antioche vit naitre l’hérésie ncstoricnne qui consistait à distinguer en Christ, plus complétement que ne le faisait le dogme orthodoxe, la nature divine et la nature humaine. Persécutés, chassés de l’empire, les nestoriens se réfugièrent en Perse, ou iespersécutionsmémes qu’ils venaient t de supporter de la part des Grecs, leur valurent un accueil que d’autres chrétiens n’auraient pas reçu et qui leur permit de s’y maintenir jusqu’à nos jours, et même de porter la foi chrétienne jusque dans l’Inde, où leurs disciples se retrouvent encore, peut-être jusqu’en Chine, Il en est de même des Maronites. Ce petit peuple doit son origine à des hérétiques du sixième siècle qui soutenaient qu’il n’y a en Christ qu’une seule volonté, d’où leur nom de )H<Mo~e7t7M ; rejetés de la communion chrétienne, ils se réfugièrent dans la montagne du Liban, où ils se sont maintenus depuis. En Europe, on a vu de même les hérétiques de Lyon. les sectateurs de Valdo, chercher un refuge contre la persécution dans quelques valiées inabordables des Alpes, s’y défendre à mainte reprise contre des armées redoutables et y constituer, sous le nom de Vaudois du Piémont, un peuple à part, le seul qui, au delà des Alpes, ait le français pour langue maternelle. Enfin ce n’est pas ici le lieu de nous étendre sur l’immense influence exercée, en politique, oomme dans toutes les sphères de l’activité humaine, par cette réforme du seizième siècle qui n’est cependant, aux yeux du catholicisme, qu’une hérésie ou une collection d’hérésies. (roy.Réformation.)

L’Europe est-elle encore appelée à voir éclater quelque jour un de ces grands mouvements religieux que nos ancêtres ont vus s’accomplir

? Le fait ne semble pas impossible. 

Une hérésie nouvelle est née depuis le dernier concile, ou plutôt une opinion autrefois tolérée, celle qui dénie au Pape l’infailtibiiité, est devenue une hérésie, le concile ayant fait de l’infaillibilité des successeurs de saint Pierre un dogme. Ce dogme, beaucoup de catholiques, en Allemagne, en Suisse, en Autriche, le repoussent. Rome les excommunie comme hérétiques, tandis qu’ils prétendent être les vrais catholiques, seuls fldèles à la tradition. Chaudement soutenu, en Suisse par l’opinion publique, en Allemagne par le gouvernement 6 impéria), l’hérésie nouve))e menace d’entraîner des conséquences politiques d’une extrême gravité. Il n’est pas impossible qu’elle amène un nouveau schisme, la création d’Églises catholiques nationales, et détache ainsi de Rome une grande partie des populations catholiques, allemandes et suisses. Cependant il faut reconnaître que la société moderne tend à séparèr de plus en plus le spirituel du temporel, la religion des affaires de ce monde. Par suite il est douteux que les hérésies de l’avenir en(ra)nent des conséquences politiques aussi directes et aussi graves que celles du passé. ËHENNE COQUEREL.

NERMNE. L’hermine est une riche et belle fourrure, dont les rois et les grands faisaient doubler les manteaux qu’ils portaient daus les jours d’apparat. C’est encore une marque distinetive, notamment dans la magistrature et le barreau. Deux ordres de chevalerie ont porté le nom d’ordre de l’Hermine. Ferdinand V, duc de Bretagne, créa le premier en 1365, et Ferdinand, roi de Naples, institua le second en 1464.

HESSE (GRAND-DUCHÉ DE). État faisant partie de t’Empirc allemand, traversé par le Rhin et le Mein, ayant pour capitale Darmstadt et pour ville principale la forteresse fédérale de Mayence, ce grand-d~ché a une superficie de 7,(i7C kilomètres carrés, avec une population, fin 1871, de 852,842 habitants, dont C9 0/0 sont protestants, 28 0/0 catholiques, 0/0 israc)ites..La population du grand-duché ’nbmbrait en 1840, SU.503 ; en 1852, 854,314 ; en i86[, 830,808 habitants.

La Constitution qui régit la Hesse date dn 7 décembre 1820, mais elle a été plus ou moins modiûée depuis. D’après cette Constitution, le grand-duc est majeur à dix huit ans, sa liste civile est de 58[,OÛO florins’, et il gouverne avec l’assistauce des états qui se divisent en deux Chambres. La première (loi du 8 novembre 1872) comprend les princes du sang, les seigneurs autrefois souverains, le baron de Riedesel, l’évêque de Maycnce (ou son représentant), un ecclésiastique protestant nommé à vie par le grand-duc et portant le titre de ~’e7a<, le Ctjaucef’er de l’université de Giessen, deux membres de la noblesse territoriale élus par fe.ur&~siM pour six ans, enfin des membre3,t~56iMb~ de 12 au maximum, que le graNd-duc homme parmi les citoyens les plus distingués. La deuxième Chambre se compose, d’après la loi de I8G2, amendée par la loi du 8 novembre 1872, de 10 députés des huit plus grandes villes et de 40 députés des autres communes. La loi de 1872 supprime les 6 représentants de la noblesse. Les élections pour cette Chambre se font à deux degrés, mais celles des députés au Reichstag allemand sont directes. Les membres des Chambres doivent ~tre âgés de vingt-cinq ans au moins. Les députés sont élus pour six ans, avec renouveifement par moitié tons les trois ans. Aucun cens déterminé n’est prescrit, ni pour les électeurs primaires, ni pour les éligibles ; on doit seulement être inscrit sur le rôle des contribuables ; seuls les électeurs secondaires doivent payer 40 florins (82 fr.).

Le pays se divise administrativement en trots provinces, mais la principale division est celle 1. D’après une antre source 576,000 florins.