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de génération en génération. C’est par ce canal, aux ramifications multiples, que coûtent librement les croyances, les idées, les sentiments du pays et du temps. L’enfant, objet unique des préoccupations de tous les instants et des longues prévoyances d’nn père et d’une mère qui s’appliquent à le former, y est pour ainsi dire trempé comme à une source vive, dès la première heure où il respire. Et qui la remplacerait, cette tendresse attentive, dans la direction d’une jeune âme dont touslesmouvements sont épiés, survcitiés, soutenus ou réprimés avec ce mélange de force et d’indulgence qu’inspire seul ie plus profond intérêt porté à l’individu même qui en est l’objet exclusif ? Que les écoles publiques complètent plus tard ce que cette première éducation laisse à désirer. rien de mieux, mais qu’elles ne la suppriment pas ! A côté de cette perpétuité de sentiments et d habitudes, qui produit dans la nation une unité vivante, seule conciliable avec une variété nécessaire, se place l’hérédité matérielle. L’héritage seul consacre la propriété et lui donne toute sa vigueur. La propriété, nous l’avons vu, est le lien de Id famille comme l’affection elle-même, Si les individus qui composent la famille n’ont rien en propre, ou, ce qui revient presque au même, ne peuvent se communiquer ce qu’ils ont, si le mari et la femme ne mettent point en commun leurs calculs comme leurs coeurs, si le père ne peut rien laisser à ceux auxquels il transmet son nom et son âme même par l’éducation, quelle atteinte ne subiront pas des sentiments réduits à ne pouYoirse témoigner par aucun gage extérieur, r, condamnés à vivre pour ainsi dire de leur propre et unique substance ? Il se peut que l’on croie ainsi relever l’homme en supposant s sa nature la pius pnrc spirituauté, et en prétendant défendre ses aifeetions désintéressées contre tout alliage. Mais c’est ne pas voir que cet alliage en est le ciment même, c’est ne pas comprendre que chez des êtres qui sont en même temps âme et corps, les affectionsse témoignent t et se maintiennent par des gages matériels. Cc n’est pas htsulteria nature humaine chez les enfants que de croira r ;uc l’habitude de voir dans lenrpérel’actif au~’ ~r de teurbien-étre présent etfutur.ajoute à !)f tendresseetàleurrespcc). Aussi lapo~ !tq :)t., bien loin de regarder t’héritage com~o uue cause d’affaiblissement pour l’Etat, k bi.stdérera-t-elte comme une force. Ce qui f ~,jto les individus profttc à la communauté ~ii augmente le développement de

laric.~ pour lesfamilles se résout en augmen : ~g bien-être pour la masse.

KoHs t. atons pas touché, en ce qui regarde Fh. dit- à ]a question de droit. On a contesté qu. t( ;~re et en généra) que l’homme pût do.mct après sa mort. ’Un homme qui a terrn.ué carrière, dit l’abbé Raynal, peut-ii avor des droits ? En cessant d’exister, n’a-t-il pas perdu toutes ses capacités ? Le grand Être, on le privant de la lumière, ne lui a-t-il pis été ~ut ce qui lui était une dépendance, quand il primait ses volontésderniéres ? Peuvent-elles a}oi !. de l’influence sur les générations qui n.

suivent ? Non ; tout le temps qu’il a vécu it a pu jouir des terres qu’il cultivait. A sa mort elles appartiennent au premier qui s’en saisira et qui voudra les ensemencer. Voilà la nature. On aurait trop à faire de relever toutes les erreurs contenues dans cette phrase. H suffit de répondre que la propriété implique le don, et celui-ci l’héritage, qu’il y ait testament ou volonté présumée du propriétaire, comme c’est le cas d’un père qui meurt intestat. L’hérédité puise donc sa force dans les considérations réunies du juste et de l’utile, comme dans les affections les plus énergiques du cœnr humain et dans l’idée que la famille est plus qu’une co) !cctiou, qu’une juxtaposition d’individus, qu’elle est un tout vivant et solidaire. Quant aux conséquences de l’hérédité, bien loin de spolier la masse, comme on l’a dit, elle est la source de nombreux avantages en favorisant la formation et l’accumulation des biens. Par là, l’industrie et les arts reçoivent de puissants encouragements. Par là aussi, le Ols du simptc ouvrier qui a fait des épargnes s’élève à un rang supérieur dans la société, rang qu’il transmet à des familles soustraites à la nécessité du travail manuel, et du sein desquelles s’élèveront de grands et utiles citoyens, des hommes éminents dans tous les genres, qui contribueront à élever Je niveau de la civilisation. HE~fRf BAUDRILLAET.

COMPAREZ Les arttctes cités à la fin de l’article ramillo, puis Aînesse, Majorat, Primogéniture, Succession, Testament.

HÉRÉSIE. Doctrine contraire aux dogmes officiels d’une Église. Ce mot est ainsi en quelque sorte synonyme d’erreur religieuse. Cependant l’hérésie est quoique chose de plus grave, aux yeux des théologiens, que la simple erreur ; pour les uns, c’est la négation d’un des dogmes fondamentaux, du christianisme ; pour d’autres, particulièrement pour les docteurs catholiques, it n’y a d’hérésie que s’il y a persistance opiniâtre dans l’erreur, refus de se rétracter et de céder aux avertissements, aux censures de l’Ëgtise. A ce point de vue, 1 hérésie est toujours coupable et l’hérétique mérite d’être retranché de la communion des fidèles et chàtié en ses biens, ou même en sa personne. Ceci a été pendant de longs siècles presque universellement admis. Au moyeu ùge en particulier. l’Eglise catholique étant réputée une et infaillible, se prétendant seule en possession de la vérité et de la vérité font entière, rejetait de son sein tous ceux qui, après s’ètre .j écartés de ses dogmes, persistaient malgré .j ses avertissements, dans leurs opinions nonvelles ; elle les considérait comme coupables à la fois envers l’Église et envers la société, et appelait sur leur tête les châtiments les plus ? terribles, soit qu’elle eût recours au fanatisme j~ des masses, soit qu’elle s’adressât aux autorités régulières, aux rois et aux princes ; qu’il j~ nous sufBse de rappeler les croisades dirigées contre les Albigeois, les Hussites, et les bCtchers de l’inquisition espagnole.