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~82 LÉGION D’HONNEUR. LÉGISTES.

veaux membres qu’il désigne, de même que les titulaires qu’il présente pour l’avancement, ont cessé d’être en activité, soit comme militaires, soit comme employés civils, administrateurs, magistrats, etc., etc. U en est aussi parmi ]es ressortissants de la chancellerie, qui, n’appartenant à aucun ministère, ne pourraient

voir lenrs services ou leur mérite signalés an souvcraij) et récompenses par lui. L’organisation des départements ministériels embrassant presque toutes les branches de l’intelligence humaine, il a été fait une classiBcation assez large des titres, des services et des mérites, qui permet à tous les ministres de faire une ou plusieurs fois chaque année des présentations. Sous le second Empire, l’usage a voulu que ces présentations se fissent à certaines époques nxes et par listes mais elles n’ont pas exclu Jcs nominations individuelles à des époques indéterminées.

Chaque nomination ou promotion d’un membre français est consignée au JoM’/M/o~fC !c/ et au .Bu~e7 ;’t : des lois (depuis la loi du 25 juiUct , sons peine de nullité). Avis de la nomination <.u de la promolion est transmis cr premier lieu par le ministre qui a fait la présentation, et cet avis est le premier titre, qu’une lettre du grand chancelier vient bientôt confirmer. Cette lettre invite le nouveau membre à rcmplir les obligations qui lui sont imposées, lesquelles consistent dans l’envoi à la grande chancellerie des pièces de son état civil et dans la consignation, chez les agents du Trésor public, d’une somme Cxe. Cette somme varie selon les grades ; e !ie est comme ane indemnité pour rcnregistremcnt dn décret de nomination, pour les frais de diplôme et pour rachat de la croix remise au titulaire. La croix et diplôme ne sont détivrés qu’après que I’é]u a été reçu par un parrain désigné par lui et qui occupe dans l’Ordre un grade supérieur. Ce parrain fait prêter !e sermeDideFOrdre, dresse procès-verbat de la réception du nouveau membre et transmet ce procès-verbal à la chancellerie, qui lui en a communiqué le modèle. Pour les étrangers, la plupart de ces formantes n’existent pas. La transmission régulière du diplôme s’opère pajruitermédiaire des représentants diplomatiques.

Les privitéges du légionnaire se réduisent à peu de chose. Les honneurs militaireslui sont rendus par les sentinelles, quand il porte la croix sur la poitrine ; les soldats lui doivent le salut. A ]a mort d’un )égionj)aire,Ia famille peut réclamer de l’autorité militaire une garde d’honneur pour accompagner le cercueiL FerMS-nous suivre ces détails de réuexions sur la valeur morale d’une distinction nobiliaire dont le prestige, chose rare ! est demeuré si entier depuis sa création ? Ou bien citeronsnous le langage de ces philosophes, dont l’indin’érence n’est souvent que le~dépit de certain personnage de la faible ? Il nous semble inutile d’insister sur la puissance d’attraction qu’exerce encoreanjonrd’hai, euFrance comme à l’étranger, l’ordre de la Légion d’honneur, et plus inutile encore de répondre à ceux qui, ne pouvant nier cette puissance, essayent d’en faire un reproche à notre société. L’espoir d’entrer dans nn ordre dont les premiers membres sont les plus grandes illustrations du pays ou comptent parmi les plus dignes représentants de i’intcDigcnce humaine, est encore l’un des grands mobiles de la vie sociale. Quand cet espoir s’est réalisé, il semble à l’éiu qu’il a franchi la plus longue étape, et la distance qui lui reste à parcourir, pour obéir à la loi du progrès et de la perfection, n’effraye ni ses forces ni son courage. Disons donc seulement que si elle est bien récDe, en effet. la valeur morale de l’unique distinction honorifique que les gouvernements français aient eu à accorder à tous les services et à tons les mérites, il importe que les dispensateurs s’attachent religieusement à en conserver tout Je prix, et que le choix des élus, contro)é sans cesse par le public, dernier juge de tous les actes ofucicis et de tons les mérites individuels, réponde bien par son impartialité à la grandeur de la récompense octroyée. EnxEST DRÉOLLE.

CoMFABEZ Décoration, Dégradation, Ordres de chevalerie.

LÉGISLATION. foy. Loi.

LÉGISLATIVE (ASSEMBLÉE), l’ov. Révolution de 1789.

LÉGISTES. L’histoire de l’influence des légistes sur la politique offre une étude féconde pour tous ceux qui s’intéressent au progrès des sciences sociales. En France surtout, l’influence de cette classe à part fut longtemps considérable et n’a pas complètement cessé de nos jours.

Le moyen âge est Page d’or des légistes. Ils y naissent, s’élèvent, grandissent et dominent. Comme le dit avec juste raison M. Bardoux’ L’histoire de leur influence durant cette période est celle de la formation du tiers état ; mieux encore, c’est le récit des origines de notre démocratie et de nos libertés civiles. Dans les hommes de loi s’incarna l’esprit de la haute bourgeoisie. Ils représentèrent longtemps cette classe ; ils dégagèrent ses besoins réels du milieu des indécisions et des malaises. Us leur créèrent un but précis, l’affranchissement de l’homme et du sol. Ce but, les légistes ne le placèrent jamais trop loin. Ils n’eurent jamais devant eux de larges horizons. Épris seulement du possible’et du praticable, ils se contentèrent de demi-conquêtes et de transactions. Hommes concentrés, intérieurs, faits pour la lutte, ils n’éparpillaient jamais leurs forces. N’ayant qu’une idée à la fois, ils réunissaient autour d’elle tous leurs désirs, et mettaient au service de la cause une de ces volontés puissantes et tenaces comme nous n’en trouvons plus. Ils reconnurent immédiatement qu’ils avaient deux ennemis la noblesse et le clergé. Ils leur vouèrent une haine irréconciliable, et jurèrent que le droit ne se1. De t’MM« du t<~tt<M. DnrMd, 1859.