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LEADER. LÉGION D’HONNEUR, 181

que je viens de décrire ne deviendra ni plus inapplicable, ni moins utile. EDOUARD HERVÉ. COMFtKEZ Grande-Bretagne, Parlement anglais. LEGALISATION. Note par laquelle un fonctionnaire certifle l’authenticité d’une signature. La !ep :!isation peut quelquefois être utile on nécessaire, mais il est certain qu’on multiplie cette formalité quelquefois jusqu’à l’abus. Le plus grand abus cependant qu’on puisse commettre en ce qui la concerne, c’est de la refuser lorsqu’on est convaincu de son authenticité. Ces refus, dont l’histoire politique a enregistré quelques cas, devraient être punis sévèrement : c’est un véritable déni de justice. LEGAT. roy. Agent diplomatique.

LÉGION D’HONNEUR. L’ordre de chevalerie appelé la Légion d’honneur a été créé, en 1802, le 19 mai, par l’empereur Napoléon l". Il fut destiné à récompenser les services civils et militaires, le mérite et les belles actions. Mais plus généralement et plus fréquemment conféré, dés sa fondation, aux ofuciers et aux soldats, il sembla un moment n’être qu’un ordre militaire. Son véritable caractère lui fut toutefois Odélement conservé par son fondateur, et les événements politiques survenus depuis 1802 ne l’ont jamais altéré. Tous les gouvernements qui se sont succédé, ont respecté la Légion d’honneur, en la maintenant, Louis XVIH par un décret du 6 juillet 18t4, Louis-Philippe par une des premières ordonnances d’août 1830.

Une modification assez importante fut toutefois apportée au dessin de la médaille, dont la forme est suffisamment connue pour que nous soyons dispensé de la décrire. Le décret de fondation plaçait au centre de l’étoile à cinq branches l’effigie de Napoléon I< le gouvernement de la Restauration fit substituer l’effigie de Henri IV à celle de l’Empereur. Le gouvernement de Juillet n’y changea rien, et la république de 1848 eut seule l’esprit de rétablir le dessin primitif d’une croix dont le prestige était resté trop grand pour qu’on pût songer, même sous l’influence de certaines idées d’alors, à détruire l’œuvre de Napoléon 1er Au rétablissement de l’Empire, Napoléon 1I1 remit en vigeur toutes les dispositions du décret de 1802.11 Il ne modifla que celles qui ne répondaient plus aux exigences de notre époque où les services civils, où le mérite scientifique, artistique, industriel, commercial et administratif le disputent, heureusement pour la grandeur du pays, aux services et au mérite militaires. Des règlements nouveaux furent même introduits qui fixèrent les droits des titulaires de l’ordre ou les chances des aspirants. Un certain temps de services réguliers (20 ans) donne maintenant des titres à la croix, aussi bien aux employés qu’aux militaires en activité de service.

. 11 convient de rappeler que cette rupnbtiqne avait pour président celui qui fat NtpotéoB nr. M. B.

Les membres de la Légion d’honneur sont divisés en cinq classes grands-croix, grandsofficiers, commandeurs, ofnciers et chevaliers. Nul ne peut être admis dans la Légion d’honneur qu’avec le titre de chevalier, et la qualité de membre de l’Ordre se perd par les mêmes causes qui cntratnent la perte de la qua)ité de citoyen français. La première de ces dispositions ne s’applique pas toujours aux étrangers, lesquels peuvent obtenir de prime abord des grades élevés, que le souverain désigne généralement en raison de la position que le nouveau membre occupe dans son propre pays. Les insignes de l’Ordre se portent différemment, selon le grade le chevalier reçoit une croix en a~eK<, suspendue à un ruban rougefeu mis à plat ;l’officier reçoit une croix en or, et leruban est surmonté d’une rosette ; lecommandeur a une croix d’or, de module plus

grand, attachée à un large ruban porté au cou ; les grandsofuciers placent simplement surteur poitrine, à gauche, une plaque en ~MMan~ faite sur le dessin de la croix, mais sans aucun ruban enfin les grands-croix ont un large ruban qui traverse leur poitrine de droite a gauche, et à t’extrémifé duqueicstune grande croix en or. Les distinctions extérieures font moins variées, quand le ruban reste le seul insigne un ruban noué ou passé à la boutonnière gauche de l’habit désigne le chcvaner. ; une rosette fixée à la même boutonnière indique lesgrades supérieurs depuis celui d’ofScierjusqu’à celui de grand-croix inclusivement. Le port deJa croix de la Légion d’honneur n’étant pas obligatoire pour les civils, le grand chancelier de l’Ordre, dont nous ferons connaltre plus loin les attributions, a dû prescrire aux titulaires d’ordres étrangers dont le ruban est de même couleur que celui de la Légion d’honneur de ne pas porter le ruban sans la croix. Voici les principaux ordres étrangers reconnus, dont le ruban est également rougefeu l’ordre du Bain (Grande-Bretagne) de Calatrava (Espagne) ; de Charles XIII(Suède) ; du Christ (Portugal) du Faucon blanc (Saxe-Weimar) de Montesa (Espagne) de Saint-Atexandre Newstfi (Russie) ; de Saint-Jacques de t’Épée (Espagne) ; de la Toison d’or (Espagne et Autriche). Le chef de l’État est le grand mattre de l’ordre de la Légion d’honneur ; après lui vient hiérarchiquement le grand chancelier, institué pour veiller à l’application des règlements de J’Ordre, à la conservation de ses privilèges et pour dresser, au fur et à mesure des vacances par suite de décès ou de déchéances, des nominations et promotions, la liste générale des membres. Le grand chancelier, qui est grand-croix, a toujours été choisi parmi les grands dignitaires de l’armée ou de la marine ; il a sons ses ordres un secrétaire général qui appartient aussi à l’état-major général de l’armée, et il est assisté d’un conseil composé de dignitaires de l’Ordre pris en égale partie dans l’armée et dans le civil. Le grand chancelier a droit de présentation, soit pour des nominations, soit pour des promotions ; mais les nou-