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Cette formule est proprement ce qu’on appelle le Khatti-chérif ; et ce n’est que par extension que le mot s’est appliqué a lacté luimême, qui se distingue par là du firman ordinaire. Cette distinction est nécessaire à l’explication de certaines clauses des traités entre la Porte et les puissances étrangères, comme par exemple à l’article 5 de la Convention d’Ackerman d~ 25 septembre (7 octobre) 1825 a Lesdites mesures seront réglées et arrêtées, etc., et consignées en détail dans un haut~MM, !-<-M<M du MaM-cAe’r~, etc.» Le Khatti-chérif ne s’applique qu’aux actes politiques de la plus haute importance, tels que le Khatti-chérif de Gnihané, du 3 novembre 1839, qui a été le point de départ de la réforme en Turquie ; le Khatti-chérif du 22 novembre de la même année, qui consacre les priviléges de la Serbie ; le Khatti-humaïoun du i8 février 1856, en faveur des chrétiens, dont l’article 9 dn traité de Paris du 30 mars constate la ’.haute valeur ".etc. A.UmciNi.

HAUTESSE. Synonyme d’Altesse, titre qu’on a longtemps donné au sultan de Turquie. Actuellement l’usage s’est établi de lui donner le titre de Majesté Impériale.

HAWAI (ROYAUME nE). Voy. Sandwich (Iles). ~HÉGÉMONIE. Mot grec qui signifie à peu près autorité supérieure ou directrice. C’est en Grèce que cette expression fut employée pour la première fois. Les petites républiques grecques, sentant dans des moments de calamité publique, et plus spécialement d’invasion, la vérité de l’adage : ~’MHtOM/atY laforce, reconnaissant en même temps l’utilité d’une direction unitaire, se groupèrent tantôt autour de Sparte, tantôt autour d’Athènes, et pour un moment l’hégémonie passa même à Thèbes, pour tomber enfin entre les mains des rois de Macédoine.

Le caractère distinctif de l’hégémonie consiste en ce que l’État qui l’exerce fait partie d’une confédération. Ainsi de la Prusse, par exemple, on peut dire que depuis 1870, et même déjà depuis 1866, elle exerce l’hégémonie sur l’Allemagne, mais on ne pourrait pas dire qu’elle prétend à l’hégémonie sur la Suède, comme il serait impropre de parler de l’hégémonie de la Russie ou de la France sur l’Allemagne. Sur un État étranger avec lequel on n’est pas uni par le lien fédéral, on peut seulement jouir d’une légitime tM~MCMce, d’une prépondérance plus ou moins marquée, ou exercer un pro~ec~ora~, lorsqu’on ne le réduit pas en vasselage pour devenir son suzerain. (I~oy. les mots imprimés en italique.)

HÉRALDIQUE. L’héraldique est la science dn héraut d’armes. Elle consiste à bien constater les droits de la noblesse à porter tel ou tel signe distinctif de son passé et de ses r ~nees, et à donner méthodiquement ces sigues aux personnes que les princes jugent dignes de M.B.

cette distinction, aujourd’hui purement honorifique. Les signes distinctifs des nations, des tribus, des familles existaient de toute antiquité. Ainsi, nous n’avons qu’à ouvrir le livre, ou plutôt, comme le dit l’auteur lui-même, le livret de Philippus d’Aquin, aux explications du camp des Israélites, nous y trouverons une curieuse gravure sur bois représentant, d’après rËcriture, les douze tribus avec leurs drapeaux armoriés. Dans Eschyle, tragédie des Sept Chefs, nous trouvons l’usage des boucliers chargés d’emblèmes ; chaque chef se présente avec un symbolisme personnel et diOércnt. Dans Virgile et plusieurs autres auteurs latins il est question des boucliers peints qui représentaient non des objets de fantaisie, mais des images symboHqucs du passé de chacun des guerriers. Les Romains, d’ailleurs, avaient les nobiles, illustres, speciosi, splendidi, et la chevalerie dans l’or~o fÇM<M&’M. Ils avaient aussi des sortes d’armoiries dans le Jus !HMginum. Il n’y arien de nouveau sous le soleil ; et les croisades, les tournois et les jeux n’ont fait que régulariser, ou codifier ce qui existait déjà.

Les républiques n’ont pas dédaigne’ces moyens d’action, et les Magalottrde Florence, en 1200, reçurent de la République des armoiries triomphantes, après leur victoire, comme lieutenants généraux des armées de la République, contre Barnabé Vicomte. Ces armoiries se composaient des signes qui étaient déjà dans la possession des Magalotti, avec l’addition du mot LIBERTAS. La République fit faire des pennons aux armes des Magalotti.

L’héraldique a droit de bourgeoisie dans les républiques elles-mêmes, on le voit, et en Suisse, les vingt-f’ux cantons se distinguent par des armoiries diverses, pleines d’intérêt. En Hollande, la numismatique se complète par l’héraldique, et l’on peut suivre les dévelop- r pements de la république hollandaise par le nombre d’écussons héraldiques qui remplissent le champ de leurs médailles.

Les armoiries murales sont également dignes de l’attention de l’homme d’étude, elles symbolisent les luttes du moyen âge et rappellent le triomphe de nos pères qui luttaient pour leur affranchissement.

L’étude de l’héraldique est nécessaire à l’his- ’è toire, à l’homme d’État, à l’homme politique, au diplomate ; en effet, ils sont appelés tous à discuter d’anciens titres dont l’authenticité doit leur être prouvée ; souvent les titres portent des sceaux et des emblèmes héraldiques qui révèlent la quaUté_des~ersonnM, il faut connaitre et savoir ~Fe ces emblèmes. En tant que symboles, les armoiries ont été en usage de tout temps ; mais les croisades et les tournois en régularisèrent la possession. Couvert de fer que l’on était, il fallait se faire reconnaître et établir pour ainsi dire son identité, au milieu de la foule immense qui s’en allait en Terre sainte. «J’atteste Dieu, dit l’abbé Guibert, témoin oculaire, que j’ignore le nom de tous les peuples qui débarquèrent dans nos

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