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par Frédéric le Grand, et l’hôtel des invalides de Stolpe, en Poméranie. Les invalides de Ber.lin étaient organisés en un bataillon de huit compagnies dont chacune comptait quatre on cinq officiers et cinquante soldats ou sous-officiers. On admettait lesinvalides mariés dans la proportion d’un quart. Ces derniers avaient droit à un logement de famille à i’hoteL Les invalides habitant l’Mtel recevaient la solde de leur grade dans l’armée. Les invalides pouvaient se Utrer à toutes les occupations privées compatibles avec les égards dus à l’uniforme. Les enfants des invalides mariés étaient tolérés à t’hôtel jusqu’à leur dix-huitième année. Outre les deux hôtels dont nous venons de parler, il y avait sept compagnies d’invalides répandues dans les provinces du royaume, formant des corps particuliers et jouissant des mêmes avantages que ceux de Berlin et de Stolpe. Au lien du logement en commun, le gouvernement louait pour ces compagnies des habitations où plusieurs invalides vivaient réunis ensemble. Après la guerre de 18707t, l’empire allemand a fondé une caisse des invalides en employant pour ce but une somme de 187 millions de thalers pris sur les fonds de l’indemnité de guerre, placés en bonnes valeurs, et administrés sous la surveillance de la commission de la dette. Les détails ont été réglés par la loi du 23 mai 1873 insérée an Journal o//ic : de l’empire allemand, le 28 du même mois.

En Russie, on a pourvu au sort des militaires invalides par d’autres moyens encore. Une colonie d’invalides a été fondée en 1831 par l’empereur Nicolas entre Gatchina et Tsarkoé-Célo pour y recevoir les soldats et sons-otEciers de la garde impériale qui n’auraient pas les moyens de subsister dans le lieu de leur naissance. Chaque maison, à laquelle est annexée une certaine étendue de terres, est occupée par deux familles. Les veuves de militaires chargées d’enfants peuvent, après la mort de leurs maris, rester dans la maison et jouir du produit des terres jusqu’à ce que leurs enfants aient atteint l’âge requis pour entrer dans les établissements d’instruction militaire. Ces colonies militaires, que l’immense territoire de la Russie lui permet d’établir, sont sans doute préférables au casernement dans un hospice, mais pendant longtemps cette institution était un privilège réservé aux vétérans de la garde impériale. Une loi dn 14 juin 1868 a étendu ces avantages à tons les onïciers et même à des employés civils.

Nous avons reconnu que l’assistance aux invalides de la guerre était une dette publique FEtat doit-f) également fournir des moyens d’existence aux hommes que l’industrie a mutilés, ou qui ont consacré leur vie au travail sansy trouver le pain de leur vieillesse ? En un mot, l’assistance aux invalides du travail estelle également une dette publique ? La révolution de 1848, qui, en naissant, a improvisé tant de systèmes, avait proclamé ce devoir. Le 24 février, dès le premier jour, le gouvernement provisoire rendait un décret ainsi conçu :* Les Tuileries serviront désormais d’asile aux mva* lides du travail’ ; et l’on écrivait à la hâte sur les murs du palais cette inscription F~ de, invalides civils.

Nous pensons que, par ce décret d’une application difficile, le gouvernement provisoire avait voulu donner une satisfaction plus apparente que réelle à la classe ouvrière qui venait de triompher, et peut-être aussi protéger la demeure des rois, en lui trouvant une destination ou plutôt un nom, qui devait la faire respecter par le peuple insurgé. Au reste cet essai, peu sérieusement tenté, fat bientôt abandonné. En effet, ce n’est pas par de semblables créations qu’on peut résoudre le problème de l’assistance aux tz-avauieurs. D’abord, il nous parait impossible, dans la pratique que l’Etat puisse fonder, en nombre suffisant, des hôtels d’invalides pour tous ceux que l’industrie ou l’agricuiture auraient laissés sans ressources ; et puis, en théorie, nous n’aimons pas plus que l’État se fasse le distributeur des secours que du travail. C’est dans laprévoyance, dans l’épargne, dans l’association appliquée à la centralisation des ressources mises en réserve pour les besoins futurs, en un mot, dans l’activité humaine librement développée qu’est la meilleure solution du problème. Ce que l’État peut faire, c’est encourager la prévoyance et chercher les moyens les plus propres à sauvegarder les épargnes des travailleurs. En facilitant la création des sociétés de secours mutuels, en se faisant à titre gratuit le caissier et l’administrateur de la fortune des prolétaires,

comme pour la caisse des retraites, l’Etat rend plus de services à la classe ouvrière qu’en fondant les hospices des invalides civils car l’ouvrier qui vit des fruits accumulés de son travail, même dans les conditions les plus modestes, éprouve une légitime fierté qui élève son caractère, et tend à rendre sa vie plus digne et plus morale EDMOND BouQBET.

INVASION. Dans toute guerre continentale,. il y a une invasion. Nous envahissons le territoire de l’ennemi, ou l’ennemi envahit le notre. Sans doute, chaque pays a intérêt à porter les maux de la guerre de préférence chez l’ennemi, mais personne ne devrait oublier dans cette circonstance le précepte Ce que tu ne veux pas qu’on te fasse, ne le fais pas aux autres.

Il est de règle actuellement que l’envahisseur respecte les personnes et les propriétés privées ; ilest de règle aussi que la population civile du pays envahie continue,–autant que possible, ses occupations paisibles. Cependant on peut demander En cas d’invasion, que doit faire le citoyen ?

La réponse est difEcile, surtout si on veut la rendre générate. Toute la population doit-elle se lever comme un seul homme ? Nous serions disposé à répondre amnnativeinent, si la 1. En 1868 te gouvernement a créé nne caisse d’Msnrance en cas d’accidents, qui pourra rendre un jour le eervioe demande â an hôtel des lavaMes civile. (Voy. notre N<e<M<(SM de ht .f)WK’e.)