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de côté ce qui concerne l’enseignement pri maire, cet enseignement étant l’objet d’n ! article spécial. (Voy. article précédent.) L’instruction secondaire est à moitié iibn parmi nous depuis laloidu i5mars 1850. Tou citoyen qui présente certaines garanties df capacité et de stage peut ouvrir une écok secondaire, à moins que sa moralité ne soit contestée ou le local de l’école insalubre. Cependant, cette mora)ité et cette salubrité g sont jugées par nn tribunal académique, et cette circonstance, comme un exemple fameux

!’a prouvé, ne laisse pas que de diminuer singuiiércment 

la liberté d’enseignement. C’est ainsi qu’aux termes d’une opposition formulée § €n 1862 contre M. Albert Leroy, le refus de prê ? ter serment au pouvoir fut jugé un acte immoral. Aux termes d’une autre décision, rendue dans la même affaire, le tribunal semble avoir le droit de décider si un instituteur se renferme dans les limites de l’instruction secondaire, bien que cette instruction échappe à tout programme et à toute définition. Au fond, la loi du 15 mars 1850 a plutôt partagé l’enseigne~ment entre l’autorité de i’Ëtat et celle du clergé qu’eue n’a créé la liberté. Tout le monde sait que l’Etat donne lui~même l’instruction secondaire dans des éta~biissements qui ont été appelés tour à tour

eo))égcs et lycées. On tend généralement à en augmenter le nombre depuis bien des années ; ~tendance peut-être fâcheuse, car il vaut mieux ~suivant beaucoup d’hommes très-compétents, ~fortiuer les centres intellectuels que les multi~plier Le programme des études dans les lycées a Speu varié depuis leur origine ; et c’est là à nos ~yeux sa condamnation sans appel. Sous la Restauration on y ajouta un peu d’histoire et de ~philosophie ; sous le gouvernement de Juillet, ~n l’augmenta encore de quelques notions de cience ou d’histoire littéraire. Depuis 1852, ’histoire littéraire a disparu ; la philosophie a versé depuis la même époque de dures vicis’tudes ; à partir de 1863, on lui a rendu son om, mais sans lui rendre la totaiitéde son proamme. Au milieu de ces petits changements, thème latin, les vers latins, le discours ttin ont maintenu leur empire immuable. s jésuites aimaient fort ce triple exercice ; ~tapoiéon, qui en beaucoup de choses goûtait ~t copiait les jésuites, le leur emprunta- et Depuis lors, ii a constitué, il faut bien le dire’ ge fonds de l’enseignement secondaire. Les lèves sortent du coUége, après avoir collé ensemble une multitude d’expressions de rfite-Live et de Cicéron, ce qu’ils appellent composer un discours latin, et une foule d’hé~nistichesde Virgile et d’Ovide, ce qu’ils appelle composer des vers, et sans avoir eu ie temps de lire epmptétement les chefs-d’œuvre de Ctcéron, !’E/e, ou la Pharsale. Ils ne connaissent de la uttératureJatine quequelques fragments écourtés et sans suite, qui ne peu.n~ observation s’applique à l’enseignement ~P~~S~

rapproehé des PamiLea. ~à~

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lit. t

vent rien dire à leur imagination ou à leur t raison, ils connaissent moins encore la littérature grecque ; de telle sorte que les jeunes gens restent comptétement étrangers à la forte t et salutaire innuence de l’éducation littéraire et du génie antique

Les vices et les abus du système univers !.taire frappent depuis longtemps les bons esprits mais ils sont si peu connus, que lorsqu’il a été question de leur porter remède, on n’a rien trouvé de mieux que de les accroitre. L’instruction secondaire était trop technique, trop grammaticale, trop terre à terre ; on s’est écrié qu elle était trop élevée, trop générale, trop philosophique. De là, les malheureuses réformes de 1852, qui ont jeté une si profonde perturbation dans les études françaises Le prix du lycée fut augmenté dans une notable proportion ; l’agrégation d’histoire supprimée avec celle de philosophie ; on rétrécit les divers programmes et on les remplit de questions prétendues pratiques ; on réglementa mécaniquement et minute par minute (je parle à la lettre) l’emploi du temps des professeurs puis, pour couronner l’édiflee, on établit la bifurcation, moyen commode pour les enfants de débuter par des études littéraires insuffisantes, sous prétexte que plus tard ils feront des études scientifiques, moins SHfnsantes encore’ Aujourd’hui l’ensemble de ces mesures est jugé par l’opinion publique ; cependant toutes ou presque toutes pèsent encore sur l’enseignement secondaire, Le nom de philosophie est rétabli, mais la meilleure moitié de cette science a été supprimée du programme par suite d’un oubli qu’on a signalé sans qu’on sache s’il a été réparé. Bref, le personnel universitaire est excellent et masque un peu les vices de notre système d’instruction secondaire ; mais ces vices pèsent sur lui, entravent ses efforts et flniront par triompher des meilleures résis.tances, si l’on ne se décide pas à de grandes réformes.

La sanction donnée par l’État aux études secondaires est le baccalauréat, examen exigé 1. M. Jules Simon, pendant son passage au ministère modifia cet état de choses par la circulaire du 27 septembre 1872 (BKK. dMmtn.deM ?M<r.p !tM. 1872, p. 562). Mais an moment de mettre sons presse nousaunrenons qu’on veut maintenir les vers latins et ce qui s’ensuit. Ce sera sans doute en vain. M. B 2. Minute par minute, disons-nous on Ut en effet, ~°" °~ sur !u<iM, dM Bta~

d <’<Mf<e :, beaucoup de passages comme le snivant.nne nous nous bornons à copier textuellement Emploi du temps que réetame une eia~e d’histoire : t, 1° Récitation du résumé de la leçon précédente. 15 min.

~Interrogation sur les développements dn même résnme. ]5

8° Dictée d’un nouveau résume 20 40 Développement oral de ce résumé 45 5° Correction dn devoir, etc. 25 Cette courte citation ne porte-t-elle pas sa lumière avec elle.

. La bifurcation (supprimée le 4 déeemb. 1864) a été attaquée avec la violence qu’on met dans les luttes politiques, mais il nous semble qu’on dépaasait [e but. La bifurcation est dans la nature des choses, on l’avait seulement un peu trop rapprochée dueommendes études. Il vient toujours un moment où il <Mt)Mie<~aUser ies études, le décret de 1864 l’a fait ’tUMtie~ue celui de ISM. M. B.

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