PRÉFACE
On a défini la vie par le mouvement. Et, en effet, rien de vivant ne s’arrête ; tout marche, se modifie, change sans cesse, la société comme l’individu. Or l’Administration ne reste pas en dehors du mouvement, elle y est en plein et en est très sensiblement affectée ; elle ne le dirige pas, elle le suit plutôt, mais elle doit le surveiller, et s’efforcer d’en prévenir les écarts.
On comprend donc pourquoi une codification de la législation administrative ne saurait produire une œuvre immuable. À chaque instant l’État et la société ressentent des besoins nouveaux qu’il faut satisfaire, et on s’occupe sans relâche d’améliorer les procédés qui tendent vers ce but : on crée des organes administratifs, on amende les prescriptions en vigueur, on réorganise les institutions peu efficaces, décrète des mesures nouvelles.
Aussi, lorsque nous avons refait le Dictionnaire de l’administration française, avons-nous immédiatement prévu la nécessité de le tenir au courant des modifications inévitables que la législation y introduirait. De là notre Supplément annuel, qui est annoncé dans le Dictionnaire même.
Le public a reçu le Supplément avec faveur, il l’a trouvé utile et commode… et d’un prix peu élevé, qualité qui ne gâte rien. Mais au bout d’un certain nombre d’années, le Supplément, en multipliant ses fascicules, a conservé son utilité, mais a un peu perdu de ses autres qualités. Il a fallu aviser, car succès oblige.
Nous avons pensé qu’en fondant les six Suppléments parus dans le septième, qui devait paraître à la fin de 1884, nous ferions un Supplément général qui présenterait les avantages de ces fascicules annuels sans leurs inconvénients ; il nous a semblé que la nouvelle publication serait un instrument éminemment commode, susceptible d’être complété et amélioré de différentes façons. En le rédigeant, nous avons laissé de côté les dispositions qui ont cessé d’être en vigueur et nous les avons remplacées par des données nouvelles et par une bibliographie indiquant les livres les plus récents…
