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de se retirer pour dormir ; et dès qu’elles en trouvent l’occasion, elles vont se placer près de lui, l’éveillent, emploient tout l’art de leur sexe pour obtenir ses caresses.

» Les femmes des rois ont recours à toutes sortes de moyens pour satisfaire leurs appétits déréglés. Elles se liguent quelquefois vingt ou trente pour enlever quelque jeune homme vigoureux. Mais elles ont l’adresse de le faire vendre ensuite pour l’esclavage. Quantité de nègres n’épousent plusieurs femmes que pour se rendre la vie plus aisée par le fruit de leur mauvaise conduite, et n’ont pas honte, suivant l’expression de Smith, de porter des cornes dorées. Ils engagent eux-mêmes leurs femmes à dresser leurs pièges pour attirer d’autres hommes, surtout parmi les étrangers. Elles feignent d’être libres et indépendantes. Mais lors qu’elles sont arrivées à leur but, elles avertissent leur mari qui sort aussitôt de son indifférence affectée et qui fait repentir le galant d’avoir été trop crédule. D’autres, ne pouvant déguiser qu’elles sont mariées, promettent le secret avec de redoutables serments. Mais comme elles ne les prononcent que pour les violer, elles se hâtent d’avertir leur mari. Elles seroient exposées à des suites fâcheuses s’il faisoit lui-même cette découverte ; au lieu qu’en l’avertissant de bonne foi, elles satisfont sans danger leurs inclinations.

» On voit des nègres de l’un et de l’autre sexe, vivre assez longtemps sans penser au mariage. Les