Page:Blasco-Ibáñez - Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse.djvu/84

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lecture auprès du poêle bien chaud, Jules lui disait à brûle-pourpoint :

— Il faut que tu t’en ailles. J’attends une leçon nouvelle.

Et Argensola s’en allait, non sans donner à tous les diables, in petto, les belles tangueuses.

Au printemps de 1914, il y eut une grande nouvelle : les Desnoyers s’alliaient aux Lacour. René, fils unique du sénateur, avait fini par inspirer à Chichi une sympathie qui était presque de l’amour. Bien entendu, le sénateur n’avait fait aucune opposition à un projet de mariage qui, plus tard, vaudrait à son fils un nombre respectable de millions. Au surplus, il était veuf et il aimait à donner chez lui des soupers et des bals ; sa bru ferait les honneurs de la maison, et l’excellente table où il recevrait plus somptueusement que jamais ses collègues et tous les personnages notoires de passage à Paris, lui permettrait de regagner un peu du prestige qu’il commençait à perdre au palais du Luxembourg.