ou le smoking, qu’il jugeait indispensable d’endosser dès six heures du soir, il implantait à Paris les mœurs violentes de la pampa. Son père n’ignorait point cette conduite, et il en était navré ; toutefois, en vertu du proverbe qui veut que les jeunes gens jettent leur gourme, cet homme sage et un peu désabusé ne laissait pas d’être indulgent, et même, dans son for intérieur, il éprouvait un certain orgueil animal à penser que ce hardi luron était son fils.
Sur ces entrefaites, les parents de Berlin vinrent voir les Desnoyers. Ceux-ci les reçurent dans leur château de Villeblanche, où les Hartrott passèrent deux mois. Karl apprécia avec une bienveillante supériorité l’installation de son beau-frère. Ce n’était pas mal ; le château ne manquait pas de cachet et pourrait servir à mettre en valeur un titre nobiliaire. Mais l’Allemagne ! Mais les commodités de Berlin ! Il insista beaucoup pour qu’à leur tour les Desnoyers lui rendissent sa visite et pussent ainsi admirer le luxe de son train de maison et les nobles relations qui embellissaient son opulence. Marcel se laissa convaincre : il espérait que ce voyage arracherait Jules à ses mauvaises camaraderies ; que l’exemple des fils d’Hartrott, tous laborieux et se poussant activement dans une carrière, pourrait inspirer de l’émulation à ce libertin ; que l’influence de Paris était corruptrice pour le jeune homme, tandis qu’en Allemagne il n’aurait sous les yeux que la pureté des