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mondiale, quand ils se seront résignés à n’être qu’un groupe humain ni supérieur ni inférieur aux autres, ils deviendront d’utiles collaborateurs pour la tâche commune de civilisation qui incombe à l’humanité entière. D’ailleurs cela ne doit pas nous faire oublier que, à l’heure actuelle, ils sont pour toutes les autres sociétés humaines un grave danger. Ce « peuple de maîtres », comme il s’appelle lui-même, est de tous les peuples celui qui a le moins le sentiment de la dignité personnelle. Sa constitution politique a fait de lui une horde guerrière où tout est soumis à une discipline mécanique et humiliante. En Allemagne, il n’est personne qui ne reçoive des coups de pied au cul et qui ne désire les rendre à ses subordonnés. Le coup de pied donné par l’empereur se transmet d’échine en échine jusqu’aux dernières couches sociales. Le kaiser cogne sur ses rejetons, l’officier cogne sur ses soldats, le père cogne sur ses enfants et sur sa femme, l’instituteur cogne sur ses élèves. C’est précisément pour cela que l’Allemand désire si passionnément se répandre dans le monde. Dès qu’il est hors de chez lui, il se dédommage de sa servilité domestique en devenant le plus arrogant et le plus féroce des tyrans.