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pas moins à ces malheureux des louis qu’ils recevaient avec gratitude, mais qu’ensuite ils considéraient dans leur main noire avec découragement. À quoi cela pouvait-il leur servir ?

Comme Marcel s’en retournait, désespéré, vers le château, il eut la surprise d’entendre derrière lui le bruit métallique d’une automobile allemande qui revenait du sud, roulant sur la route dans la direction qu’il suivait. Quelques minutes plus tard, ce fut tout un convoi de grandes automobiles qui apparurent sur le chemin, escortées par des pelotons de cavalerie. Lorsqu’il rentra dans son parc, des soldats étaient déjà occupés à y tendre les fils d’une ligne téléphonique, et le convoi d’automobiles y pénétra en en même temps que lui.

Les automobiles, comme aussi les fourgons qui les accompagnaient, portaient tous la croix rouge peinte sur fond blanc. C’était une ambulance qui venait s’établir au château. Les médecins, vêtus de drap verdâtre et armés comme les officiers, imitaient la hauteur tranchante et la raideur insolente de ceux-ci. On tira des fourgons des centaines de lits pliants, qui furent répartis dans les différentes pièces. Tout cela se faisait avec une promptitude mécanique, sur des ordres brefs et péremptoires. Une odeur de pharmacie, de drogues concentrées, se répandit dans les appartements et s’y mêla à la forte odeur des antiseptiques dont on avait arrosé les parquets et les murs,