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VIII

L’INVASION


Comme Marcel fuyait pour se réfugier au château, il rencontra le maire de Villeblanche. Lorsque celui-ci, que le bruit de la décharge avait fait accourir vers la barricade, fut informé de la présence des traînards, il leva les bras désespérément.

— Ces gens sont fous !… Leur résistance va être fatale au village !

Et il reprit sa course pour tâcher d’obtenir des soldats qu’ils cessassent le feu.

Un long temps se passa sans que rien vînt troubler le silence de la matinée. Marcel était monté sur l’une des tours du château, et il explorait la campagne avec ses jumelles. Il ne pouvait voir la route : les bordures d’arbres la lui masquaient. Toutefois son imagination devinait sous le feuillage une activité occulte, des