Page:Blasco-Ibáñez - Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse.djvu/231

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et il s’éloigna sans regarder en arrière, tandis qu’elle revenait vers le banc.

Il semblait à Jules que sa personnalité s’était dédoublée et qu’il se considérait lui-même avec des yeux de juge. La vanité, la stérilité, la malfaisance de sa vie passée lui apparaissaient nettement, à la lumière des paroles qu’elle lui avait dites. Alors que l’humanité tout entière pensait à de grandes choses, il n’avait connu que les désirs égoïstes et mesquins. L’étroitesse et la vulgarité de ses aspirations l’irritaient contre lui-même. Un miracle s’accomplissait en lui, et il n’hésitait plus sur la route à suivre.

Il se rendit à la gare, consulta l’indicateur, prit le premier train à destination de Paris