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mier cavalier apparaissait sur un cheval blanc, et ce cavalier tenait à la main un arc, et il avait sur la tête une couronne. Selon les uns c’était la Conquête, selon d’autres c’était la Peste, et rien n’empêchait que ce fût à la fois l’une et l’autre.

Au second sceau : « Regarde ! », criait le second animal en roulant ses yeux innombrables. Et du sceau rompu jaillissait un cheval roux, et le cavalier qui le montait brandissait au-dessus de sa tête une grande épée : c’était la Guerre. Devant son galop furieux la paix était bannie du monde et les hommes commençaient à s’exterminer.

Au troisième sceau : « Regarde ! », criait le troisième des animaux ailés. Et c’était un cheval noir qui s’élançait, et celui qui le montait tenait une balance à la main, pour peser les aliments des hommes : c’était la Famine.

Au quatrième sceau : « Regarde ! », criait le quatrième animal. Et c’était un cheval de couleur blême qui bondissait, et celui qui était monté dessus se nommait la Mort.

Et le pouvoir leur fut donné de faire périr les hommes par l’épée, par la faim, par la peste et par les bêtes sauvages.

Tchernoff décrivait ces quatre fléaux comme s’il les avait vus de ses yeux. Le cavalier du cheval blanc était vêtu d’un costume fastueux et barbare ; sa face d’Oriental se contractait atrocement, comme s’il se