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tion de combinaisons originales infinies. Il n’y aura donc en lutte, au fond, que le fini représenté par des chiffres indéterminés, et l’infini par un chiffre conventionnel.

Les corps célestes sont ainsi classés par originaux et par copies. Les originaux, c’est l’ensemble des globes qui forment chacun un type spécial. Les copies, ce sont les répétitions, exemplaires ou épreuves de ce type. Le nombre des types originaux est borné, celui des copies ou répétitions, infini. C’est par lui que l’infini se constitue. Chaque type a derrière lui une armée de sosies dont le nombre est sans limites.

Pour la première classe ou catégorie, celle des types, les chiffres divers, pris à volonté, ne peuvent avoir et n’auront aucune exactitude ; ils signifient purement beaucoup. Pour la seconde classe, savoir, les copies, répétitions, exemplaires, épreuves (mots tous synonymes), le terme milliard sera seul mis en usage ; il voudra dire infini.

On conçoit que les astres pourraient être en nombre infini et reproduire tous un seul et même type. Admettons un instant que tous les systèmes stellaires, matériel et personnel, soient un calque absolu du nôtre, planète par planète, sans un iota de différence. Cette collection de copies formerait à elle seule l’infini. Il n’y aurait qu’un type pour l’univers entier. Il n’en est point ainsi, bien entendu. Le nombre des combinaisons-types est incalculable quoique fini.

Appuyée sur les faits et les raisonnements qui précédent, notre thèse affirme que la matière ne saurait atteindre à l’infini, dans la diversité des combinaisons sidérales. Oh ! si les éléments dont elle dispose étaient eux-mêmes d’une variété infinie, si l’on avait pu se convaincre que les astres lointains n’ont rien de commun avec notre terre dans leur composition, que partout la nature travaille avec de