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vernement identiques. Voilà qui semble limiter singulièrement les dissemblances et ouvrir bien large la porte aux ménechmes. Néanmoins, répétons-le, de ces données il peut sortir, en nombres inimaginables, des combinaisons différentes de systèmes planétaires. Ces nombres vont-ils à l’infini ? Non, parce qu’ils sont tous formés avec cent corps simples, chiffre imperceptible.

L’infini relève de la géométrie et n’a rien à voir avec l’algèbre. L’algèbre est quelquefois un jeu, la géométrie jamais. L’algèbre fouille à l’aveuglette, comme la taupe. Elle ne trouve qu’au bout de cette course à tâtons un résultat qui est souvent une belle formule, parfois une mystification. La géométrie n’entre jamais dans l’ombre, elle tient nos yeux fixés sur les trois dimensions qui n’admettent pas les sophismes et les tours de passe-passe. Elle nous dit : Regardez ces milliers de globes, faible coin de l’univers, et rappelez-vous leur histoire. Une conflagration les a tirés du sein de la mort et les a lancés dans l’espace, nébuleuses immenses, origine d’une nouvelle voie lactée. Par une, nous saurons la destinée de toutes.

Le choc résurrecteur a confondu en les volatilisant tous les corps simples de la nébuleuse. La condensation les a séparés de nouveau, puis classés selon les lois de la pesanteur, et dans chaque planète et dans l’ensemble du groupe. Les parties légères prédominent chez les planètes excentriques, les parties denses chez les centrales. De là, pour la proportion des corps simples, et même pour le volume total des globes, tendance nécessaire à la similitude entre les planètes de même rang de tous les systèmes stellaires ; grandeur et légèreté progressives, de la capitale aux frontières ; petitesse et densité de plus en plus prononcées, des frontières à la capitale. La conclusion s’entrevoit. Déjà l’uniformité du