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VII

ANALYSE ET SYNTHÈSE DE L’UNIVERS.


Ici, nous entrons de droit dans l’obscurité du langage, parce que voici s’ouvrir la question obscure. On ne pelote pas l’infini avec la parole. Il sera donc permis de se reprendre plusieurs fois à sa pensée. La nécessité est l’excuse des redites.

Le premier désagrément est de se trouver en tête-à-tête avec une arithmétique riche, très-riche en noms de nombre, richesse malheureusement assez ridicule dans ses formes. Les trillions, quatrillions, sextillions, etc., sont grotesques, et en outre, ils disent moins à la plupart des lecteurs qu’un mot vulgaire dont on a l’habitude, et qui est l’expression par excellence des grosses quantités : Milliard. En astronomie, il est cependant peu de chose, ce mot, et en fait d’infini il est zéro à peu près. Par malheur, c’est précisément à propos d’infini qu’il vient d’autorité sous la plume ; il ment alors au-delà du possible, il ment encore lorsqu’il s’agit simplement d’indéfini. Dans les pages suivantes, les chiffres, seul langage disponible, manquent tous de justesse, ou sont vides de sens. Ce n’est pas leur faute ni la mienne, c’est la faute du sujet. L’arithmétique ne lui va pas.

La nature a donc sous la main cent corps simples pour forger toutes ses œuvres et les couler dans un moule uniforme : « le système stello-planétaire ». Rien à construire que des systèmes stellaires, et cent corps simples pour tous