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temps à l’attraction et à la combustion, pour s’échapper libre dans l’espace et devenir comète, ces astres rentreraient ainsi dans la constitution générale de l’univers, et pourraient d’ailleurs jouer un rôle redoutable. Impuissants, comme masse, dans une rencontre planétaire, mais embrasés au choc de l’air et au contact de son oxygène, ils feraient périr par le feu tous les corps organisés, plantes et animaux. Seulement, de l’avis unanime, l’hydrogène est à la substance cométaire ce que serait un bloc de marbre pour l’hydrogène lui-même.

Qu’on suppose maintenant des lambeaux de nébulosités stellaires, errant de système en système, à l’instar des comètes. Ces amas volatils, au maximum de température, passeraient autour de nous, non pas brouillard subtil, terne et transi, mais trombe effroyable de lumière et de chaleur, qui aurait bientôt coupé court à nos polémiques sur leur compte. L’incertitude s’éternise au sujet des comètes. Discussions et conjectures ne terminent rien. Quelques points toutefois semblent éclaircis. Ainsi, l’unité de la substance cométaire ne fait pas doute. C’est un corps simple, qui n’a jamais présenté de variante dans ses apparitions, déjà si nombreuses. On retrouve constamment cette même ténuité élastique et dilatable jusqu’au vide, cette translucidité absolue qui ne gêne en rien le passage des moindres lueurs.

Les comètes ne sont ni de l’éther, ni du gaz, ni un liquide, ni un solide, ni rien de semblable à ce qui constitue les corps célestes, mais une substance indéfinissable, ne paraissant avoir aucune des propriétés de la matière connue, et n’existant pas en dehors du rayon solaire qui les tire une minute du néant, pour les y laisser retomber. Entre cette énigme sidérale et les systèmes stellaires qui sont l’univers, radicale séparation. Ce sont deux modes d’existence isolés,