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rayons du soleil. En un mot, il prend dans le télescope d’Herschell des nébuleuses irréductibles et en fait indifféremment des systèmes planétaires ou des comètes. Ce n’est qu’une question d’orbites et de fixité ou d’irrégularité dans la gravitation. Du reste, même origine : « les nébulosités éparses dans l’univers », partant même constitution.

Comment un si grand physicien a-t-il pu assimiler des lueurs d’emprunt, glaciales et vides, aux immenses gerbes de vapeurs ardentes qui seront un jour des soleils ? Passe, si les comètes étaient de l’hydrogène. On pourrait supposer que de grandes masses de ce gaz, restées en dehors des nébuleuses-étoiles, errent en liberté à travers l’étendue, où elles jouent la petite pièce de la gravitation. Encore serait-ce du gaz froid et obscur, tandis que les berceaux stello-planétaires sont des incandescences, si bien que l’assimilation entre ces deux sortes de nébuleuses resterait encore impossible. Mais ce pis-aller même fait défaut. Comparé aux comètes, l’hydrogène est du granite. Entre la matière nébuleuse des systèmes stellaires et celle des comètes, il ne peut rien y avoir de commun. L’une est force, lumière, poids et chaleur ; l’autre, nullité, glace, vide et ténèbres.

Laplace parle d’une similitude si parfaite entre les deux genres de nébuleuses qu’on a beaucoup de peine à les distinguer. Quoi ! Les nébuleuses volatilisées sont à des distances incommensurables, les comètes sont presque à portée de la main, et d’une vaine ressemblance entre deux corps séparés par de tels abîmes, on conclut à l’identité de composition ! mais la comète est un infiniment petit, et la nébuleuse est presque un univers. Une comparaison quelconque entre de telles données est une aberration.

Répétons encore que, si pendant l’état volatil des nébuleuses, une partie de l’hydrogène se dérobait en même