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le dit pas, et probablement ne s’en inquiète guère. Dès qu’il ne s’agit plus de géométrie, il procède sommairement, sans beaucoup de scrupules. Or, si éthérée que puisse et doive être la sublimation des astres chevelus, elle demeure pourtant matière. Quelle sera sa destinée ? Sans doute, de reprendre plus tard, par le froid, sa forme primitive. Soit. C’est de l’essence de comète qui reproduit des diaphanéités ambulatoires. Mais ces diaphanéités, suivant Laplace et d’autres auteurs, sont identiques avec les nébuleuses fixes.

Oh ! par exemple, halte-là ! il faut arrêter les mots au passage pour vérifier leur contenu. Nébuleuse est suspect. C’est un nom trop bien mérité ; car il a trois sens différents. On désigne ainsi 1o une lueur blanchâtre, qui est décomposée par de forts télescopes en innombrables petites étoiles très-serrées ; 2o une clarté pâle, d’aspect semblable, piquetée de un ou plusieurs petits points brillants, et qui ne se laisse pas résoudre en étoiles ; 3o les comètes.

La confrontation minutieuse de ces trois individualités est indispensable. Pour la première, les amas de petites étoiles, point de difficulté. On est d’accord. La contestation porte tout entière sur les deux autres. Suivant Laplace, des nébulosités, répandues à profusion dans l’univers, forment, par un premier degré de condensation, soit des comètes, soit des nébuleuses à points brillants, irréductibles en étoiles, et qui se transforment en systèmes solaires. Il explique et décrit en détail cette transformation.

Quant aux comètes, il se borne à les représenter comme de petites nébuleuses errantes qu’il ne définit pas, et ne cherche nullement à différencier des nébuleuses en voie d’enfantement stellaire, Il insiste, au contraire, sur leur ressemblance intime, qui ne permet de distinguer entre elles que par le déplacement des comètes devenu visible aux