Page:Blanqui - L’Éternité par les astres, 1872.djvu/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.

lue des comètes, après avoir assuré que le vide le plus parfait d’une machine pneumatique est encore beaucoup plus dense que la substance cométaire, n’en déclare pas moins, dans un chapitre de ses œuvres, que « la transformation de la terre en satellite de comète est un événement qui ne sort pas du cercle des probabilités. »

Laplace, savant si grave, si sérieux, professe également le pour et le contre sur cette question. Il dit quelque part : « La rencontre d’une comète ne peut produire sur la terre aucun effet sensible. Il est très-probable que les comètes l’ont plusieurs fois enveloppée sans avoir été aperçues… » Et ailleurs : « Il est facile de se représenter les effets de ce choc (d’une comète) sur la terre : l’axe et le mouvement de rotation changés ; les mers abandonnant leurs anciennes positions pour se précipiter vers le nouvel équateur ; une grande partie des hommes et des animaux noyés dans ce déluge universel, ou détruits par la violente secousse imprimée au globe, des espèces entières anéanties…, » etc.

Des oui et non si catégoriques sont singuliers sous la plume de mathématiciens. L’attraction, ce dogme fondamental de l’astronomie, est parfois tout aussi maltraitée. Nous l’allons voir en disant un mot de la lumière zodiacale.

Ce phénomène a déjà reçu bien des explications différentes. On l’a d’abord attribué à l’atmosphère du soleil, opinion combattue par Laplace. Suivant lui, « l’atmosphère solaire n’arrive pas à mi-chemin de l’orbe de Mercure. Les lueurs zodiacales proviennent des molécules trop volatiles pour s’être unies aux planètes, à l’époque de la grande formation primitive, et qui circulent aujourd’hui autour de l’astre central. Leur extrême ténuité n’oppose point de résistance à la marche des corps célestes, et nous donne cette clarté perméable aux étoiles. »