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qui éclairent l’univers, comme ils éclairent les rues de Paris et de Londres. C’est leur combinaison qui répand la lumière et la chaleur. C’est le produit de cette combinaison, l’eau, qui crée et entretient la vie organique. Point d’eau, point d’atmosphère, point de flore ni de faune. Rien que le cadavre de la lune.

Océan de flammes dans les étoiles pour vivifier, océan d’eau sur les planètes pour organiser, l’association de l’hydrogène et de l’oxygène est le gouvernement de la matière, et le sodium est leur compagnon inséparable dans leurs deux formes opposées, le feu et l’eau. Au spectre solaire, il brille en première ligne ; il est l’élément principal du sel des mers.

Ces mers, aujourd’hui si paisibles, malgré leurs rides légères, ont connu de tout autres tempêtes, quand elles tourbillonnaient en flammes dévorantes sur les laves de notre globe. C’est cependant bien la même masse d’hydrogène et d’oxygène ; mais quelle métamorphose ! L’évolution est accomplie. Elle s’accomplira également sur le soleil. Déjà ses taches révèlent, dans la combustion de l’hydrogène, des lacunes passagères, que le temps ne cessera d’agrandir et de tourner à la permanence. Ce temps se comptera par siècles, sans doute, mais la pente descend.

Le soleil est une étoile sur son déclin. Un jour viendra où le produit de la combinaison de l’hydrogène avec l’oxygène, cessant de se décomposer à nouveau pour reconstituer à part les deux éléments, restera ce qu’il doit être, de l’eau. Ce jour verra finir le règne des flammes, et commencer celui des vapeurs aqueuses, dont le dernier mot est la mer. Ces vapeurs, enveloppant de leurs masses épaisses l’astre déchu, notre monde planétaire tombera dans la nuit éternelle.

Avant ce terme fatal, l’humanité aura le temps d’apprendre