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de la véritable famille, composée du soleil et des grosses planètes. Dans l’ensemble du cortège, Mercure, Vénus, la Terre, Mars, comptent, comme volume, pour 2 sur 2 417, et en y joignant le Soleil, pour 2 sur 1 281 684. Autant compter pour zéro !

Devant un tel contraste, il y a quelques années seulement, le champ était ouvert à la fantaisie sur la structure des corps célestes. La seule chose qui ne parût point douteuse, c’est qu’ils ne devaient en rien ressembler au nôtre. On se trompait. L’analyse spectrale est venue dissiper cette erreur, et démontrer, malgré tant d’apparences contraires, l’identité de composition de l’univers. Les formes sont innombrables, les éléments sont les mêmes. Nous touchons ici à la question capitale, celle qui domine de bien haut et annihile presque toutes les autres ; il faut donc l’aborder en détail et procéder du connu à l’inconnu.

Sur notre globe jusqu’à nouvel ordre, la nature a pour éléments uniques à sa disposition les 64 corps simples, dont les noms viennent ci-après. Nous disons « jusqu’à nouvel ordre », parce que le nombre de ces corps n’était que 53 il y a peu d’années. De temps à autre, leur nomenclature s’enrichit de la découverte de quelque métal, dégagé à grand’peine, par la chimie, des liens tenaces de ses combinaisons avec l’oxygène. Les 64 arriveront à la centaine, c’est probable. Mais les acteurs sérieux ne vont guère au-delà de 25. Le reste ne figure qu’à titre de comparses. On les dénomme corps simples, parce qu’on les a trouvés jusqu’à présent irréductibles. Nous les rangeons à peu près dans l’ordre de leur importance :

1. Hydrogène.                 4. Carbone.
2. Oxygène. 5. Phosphore.
3. Azote. 6. Soufre.