un revenu ; la production, qui doit se régler sur la consommation, ne peut s’élever sans danger au delà du chiffre des revenus disponibles. Telle est, Messieurs, la base du système de M. de Sismondi, mais ainsi que j’ai essayé de vous le faire voir dans notre dernière leçon cette base même est fausse, et avec elle tout le système qu’elle supporte. Non, quand la production s’accroît les revenus ne lui sont pas inférieurs non, il ne faut pas considérer dans ce calcul, seulement le bénéfice net du dernier producteur ; mais encore les profits et les salaires de tous ceux qui ont concouru à la production depuis le cultivateur, le bucheron ou le mineur, jusqu’au marchand en détail et à ses commis.
En procédant ainsi, on reconnaît que toute augmentation de production entraîne une augmentation de revenu, sinon supérieure, au moins égale ; parce qu’il suffit qu’il y ait un capital disponible pour faire l’avance de la production, pour que tous les profits, les salaires les revenus qui permettent de consommer, soient créés ensuite. On ne peut jamais connaître les besoins existants, car ils restent toujours ignorés tant qu’ils ne possèdent pas les moyens de se satisfaire. La production est antérieure à la consommation et c’est elle qui la règle, car c’est d’elle que découlent tous les moyens d’échange ; c’est elle qui donne du travail, qui occupe les bras de l’ouvrier, les connaissances du savant, le savoir de l’ingénieur ; et qui leur donne une rémunération en échange de leurs services.
Les besoins existants ne sont donc pas, ne peuvent donc pas être, la limite de la production ; parce