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tant du peuple à la Convention nationale. Eh bien ! Messieurs, il n’y a pas un ouvrier aujourd’hui dont la veste ne soit d’un drap plus beau que celui de l’habit dont je vous parle. Tout le monde sait d’ailleurs qu’il n’y a pas bien long-temps le petit-fils avait encore le jour de ses noces, l’habit qu’on avait fait à son grand-père pour une pareille cérémonie.

Ainsi, Messieurs, si l’ouvrier souffre comme producteur, il est dédommagé comme consommateur. Les petites filles portent déjà des tabliers de soie, elles auront bientôt, je l’espère, des robes semblables ; et vous voyez bien que si le mouvement industriel qui nous emporte à quelques inconvéniens, il a aussi ses avantages.

Le perfectionnement des voies de communication n’est qu’une conséquence de la division du travail qu’il doit y avoir entre les nations. Or que de changements heureux n’amèneront pas les nouvelles voies que l’on projette. Si l’on fait le chemin de fer de Paris à Marseille, nous verrons arriver les légumes, le lait, les fruits du midi ; et producteurs et consommateurs s’en trouveront bien. Les résultats sont incalculables. Le chemin de Paris à St. Germain aura eu à la fin de l’année 40 à 45 mille voyageurs pour une route parcourue avant par quelques centaines de personnes. Que d’ouvriers employés pour la construction et l’entretien de ce chemin ! C’est que lorsque quelque chose de grand est créé tout le monde en profite et la production amène la consommation.

M. de Sismondi a eu tort, je crois, de s’appuyer