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dustrie, si nous sommes obligés de refaire ce que la révolution de 89 a défait.

Ici commence avec M. de Sismondi, la lutte qui s’est engagée entre l’école anglaise et une autre école plus craintive, si vous voulez, mais bien plus généreuse, issue de la révolution, et qu’on appelle maintenant l’école française. L’école anglaise et Malthus en tête s’occupe fort peu des maux qu’entraîne avec lui le développement de l’industrie ; les victimes lui importent peu pourvu que les manufactures produisent car avec elles, le char de l’industrie va si vite, qu’il est impossible de voir ceux qu’il écrase dans sa course rapide. L’école française ne fait pas si bon marché des hommes, et, pour elle, l’égalité n’est pas un vain mot. Elle veut ce que la révolution a voulu, je ne dirai pas l’égalité des vestes, mais l’égalité des droits de chacun. Telle n’est point l’école anglaise, qui partage l’espèce humaine en deux castes bien distinctes l’une qu’elle met à la tête de la société, et l’autre dont elle fait la queue. Quant à nous Messieurs, nous voulons les réunir. C’est à M. de Sismondi que doit être rapporté l’honneur d’avoir provoqué la formation de cette nouvelle école, qui veut réintégrer dans le sein de la société, cette classe si nombreuse dont Malthus voulait ôter le couvert. Et déjà cette nouvelle tendance de l’économie politique a porté quelques fruits ; Malthus m’a dit un jour : Franchement, j’ai peut-être trop tendu l’arc et je ne me refuse pas à passer condamnation sur quelques parties de ma doctrine. — Et, en effet, je crois vous avoir appris