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sont plus utiles à leurs pays que ceux de généraux illustres dont l’intelligence est réduite à l’oisiveté par la paix, cet état normal des sociétés modernes, ce qui n’empêche pas d’en avoir toujours un très grand nombre très-chèrement payés.

Le premier résultat de l’accroissement des capitaux est d’en diminuer la valeur, c’est-à-dire la rente que l’on paie pour leur usage, et à laquelle on a donné le nom d’intérêt.

Il faut distinguer l’intérêt des profits. Ceux-ci sont toujours honorables, parce qu’ils sont la rémunération d’un travail présent qui se renouvelle chaque jour ; l’intérêt est honorable aussi, mais il l’est moins cependant parce qu’il n’est que le prix accordé pour obtenir la faculté de se servir de capitaux, qui sont le produit d’un travail antérieur et déjà récompensé. De là la différence qui existe entre les travailleurs et les capitalistes, entre le taux de l’intérêt et le chiffre des profits.

Quand les capitaux sont abondants et nombreux, ils sont naturellement moins demandés, et le taux de l’intérêt baisse ; c’est ce qui a lieu en ce moment, et nous conduit tout naturellement à vous dire quelques mots de la question de la réduction de la rente.

Le rentier, c’est le propriétaire d’un capital accumulé autrefois, et qui a besoin pour produire de l’industrie et du savoir-faire d’un homme d’intelligence en disponibilité. Après avoir reçu 10 et 15 p. % de ses capitaux lorsqu’il les faisait valoir lui-même, le rentier trouve dur de n’en plus recevoir que 5, et plus dur encore d’être exposé à n’en