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nué à la fois et que l’impôt lui-même n’aurait pu être payé.

Avant de quitter cette matière j’ajouterai encore une considération qui ne parait pas sans importance. Beaucoup de personnes croient et à tort, que lorsque le chiffre d’un impôt n’est pas trop élevé, le dommage qu’il cause est minime et qu’il n’est pas dès lors d’une bien grande utilité d’en demander la suppression. L’argent que paie le contribuable est souvent bien peu de chose en comparaison de ce qu’il perd par suite des formalités, des délais qu’entraîne presque toujours la perception de ces sortes d’impôts. Vous connaissez les désagréments causés par la délivrance des acquits à caution dont le prix est de 25 cent. ; il en est de même pour certains droits de tonnage sur les canaux, ces droits ne sont souvent que de quelques centimes et ils occasionnent des dépenses considérables. Loin de protéger ce que j’appellerai les petits impôts je m’élèverai avec force contre eux, parce que leur perception coûte souvent plus ou au moins tout autant qu’elle ne rapporte, et qu’ils entraînent pour le pays une perte plus que double de celle que la loi a semblé leur imposer.

La plus importante question qui se rattache au capital, ce qui en forme l’élément le plus précieux, celui sans lequel les autres n’auraient aucune valeur puisqu’ils ne seraient pas mis en œuvre : c’est l’homme et son intelligence, qui forment ce que j’ai déjà appelé le capital moral d’une nation. L’intelligence de l’homme est le plus important de tous les capitaux et il importe de ne pas le laisser inactif.