Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.

filer mécanique ; le second, sa carde cylindrique ; le troisième, son rowing-frame et drowing-frame, son métier continu et sa carde sans fin ; le quatrième, sa spinning-Jenny ; le cinquième, sa Mull-Jenny ; le sixième, la navette volante ; le septième, le métier à tisser mécanique ; le huitième l’art de blanchir le coton au chlore ; et le neuvième celui d’imprimer les étoffes au cylindre sans fin. Je borne cette citation aux découvertes qui concernent la fabrication des étoffes de coton, parce que ce sont elles surtout qui ont opéré la révolution industrielle qui a changé les rapports des nations entre elles, qui ont fait pénétrer notre civilisation et nos connaissances dans tous les pays où nos tissus trouvaient une place, qui ont enfin donné à un grand nombre de travailleurs l’occupation et le salaire dont ils ont besoin pour vivre et soutenir leurs familles. Sans ces découvertes nous en serions à la filature à la main, aux quenouilles, nos étoffes seraient tissées sur le vieux métier à main[1],

  1. Le métier à tisser mécanique,. depuis long-temps en usage en Angleterre, n’est pas encore généralement adopté en France. Un grand industriel, dont les fabriquent occupent plus de 600 ouvriers, répondit un jour à l’auteur de cette note qui lui demandait pourquoi il n’avait pas remplacé son tissage à la main, par le tissage mécanique. « Pourquoi voulez vous que je fasse une dépense de plus de 100,000 fr., pour changer mes métiers lorsque je vends bien mes produits actuels ? je n’ai pour concurrents que des fabricants qui font comme moi je n’ai donc rien à craindre. Ah ! si les tissus anglais entraient en France, à la bonne heure, je serais forcé de perfectionner mes machines ; mais à quoi bon ? puisque les tarifs me protègent et que, l’espère du moins, on ne les changera pas. »

    Voilà déjà deux ans que cette conversation a eu lieu, et depuis lors, rien n’a changé ; les vielles machines fonctionnent toujours et font payer cher leurs produits aux consommateurs français. Car pour l’étranger, il y a longtemps que nous ne lui vendons plus que des étoffes fines dont le dessin et la couleur font tout le prix, et ne peuvent se trouver ailleurs. Ce